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Souk El-Had sous la menace des inondations

Pour les anciens, Souk El-Had, l’actuel chef-lieu de la commune de Yattafen, n’était pas destiné à porter le nom de «hameau», dans le sens péjoratif que lui ont attribué les rédacteurs du rapport de présentation de la commune.

Du fait qu’au début des années 70, ce hameau, qui n’en était pas car il était vide, était situé à quelques encablures seulement de l’un des marchés les plus populaires et les plus grands de la région si ce n’était du pays. Qui n’a pas entendu parler du fameux et grand «Souk El-Djemaâ» ? Si ce dernier à totalement disparu, il n’en reste que Souk El-Had qui s’est agrandi depuis ces années là. En effet, c’est au début des années 70 que les premiers logements y ont été construits, il s’agit de la cité des 24 logements construits par l’ancienne COTRAH. Déjà en ce temps et dans cette même région, il y avait le FAJ, qui est devenu plus tard l’annexe du CFPA de Aïn El Hammam, puis deux autres cités ont vu le jour : celle des 44 logements réceptionnés en 1999 et celle des 20 logements en 2005. Dans ce même chef-lieu, existait aussi un centre de santé devenu ces dernières années une polyclinique. Des commerces ont vu le jour aussi. Si les unités comme la SOGEDIA et la SN SEMPAC ont disparu, il y a eu la naissance de la CNAS dans ce chef-lieu. Pour arriver enfin à dire que ce coin, qui était désert ou presque, est devenu un centre urbain important. Seulement, même si Souk El-Had a «grandi» et beaucoup d’aménagement y ont été réalisés, il n’en demeure pas moins que c’est une petite ville en danger. Les résidents de la région ont toujours en mémoire les grandes crues de l’année 1974. Aussi et durant la décennie noire, les terroristes islamistes sont passés par ce hameau et ont tenté de bruler le siège de l’APC, comme également la poste de cette même localité qui a reçu la visite de ces intégristes islamistes à deux reprises. Et si le danger humain y est presque écarté il reste le danger et la colère de dame nature qui risque d’emporter une bonne partie de ce chef-lieu, si des mesures ne sont pas prises à temps. Et le meilleur et unique moyen de protéger ce chef-lieu et les vies humaines qui y résident, c’est de continuer la réalisation de la protection des berges. « C’est l’un des projets sur lequel l’APC insiste et ne cesse de le demander auprès de la wilaya », nous dira un villageois, au courant des faits et connaissant très bien la situation de la commune de Yattafen et de son chef-lieu.

En effet, une partie de cette protection des berges a déjà été réalisée en amont de l’Oued El Djemaa. Elle a été réalisée par la direction de l’hydraulique et la société SAPTA, dans le cadre de l’opération groupée avec la commune des Ouacifs, partiellement achevée. Sa réalisation s’est faite en gabions. Et afin de parer aux inondations et crue que ce même hameau a connus en 1974, la nécessité de l’achèvement de ce projet est d’une importance capitale pour la commune. Et pour cela, il faudrait que l’État dégage une subvention importante qui se chiffre en milliard, afin de protéger et d’épargner que ce soit les édifices et équipements publics ainsi que les citoyens de la commune de Yattafen.

De ce fait, la réalisation et la continuité du projet protection des berges doit se faire maintenant en aval de l’oued El-Djemaa. La construction de cette berge ainsi que l’aspect béton servira à protéger plusieurs édifices, comme la cité des 44 logements où vivent 44 familles, l’école primaire, ainsi que l’annexe du CFPA. Ceci pour les édifices existants déjà. Mais la finalisation de la protection des berges permettra aussi la réalisation d’autres projets dans ce chef-lieu de la commune, à l’exemple de la construction de 26 logements prévus dans ce site, mais aussi la relance de la réalisation ou l’extension de l’école primaire qui devait être réalisée à la fin des années 90, mais a été mise aux oubliettes pour raison que Souk El-Had est décrétée zone inondable.

Si les orientations de l’étude, menée il y a quelques années, ne sont pas concrétisées par la suite de la réalisation de la protection des berges en aval de l’Oued El Djemaa, en totalité et sur le terrain, une partie de ce chef-lieu restera toujours exposée aux risques des inondations, mais freinera aussi le développement de ce chef-lieu, donc de la commune et même de la région, du fait que ce petit chef-lieu demeure toujours un centre urbain pour une partie de la daïra de Ben Yenni, mais aussi une partie de la daïra de Aïn El Hammam.

Toutefois, la protection des berges n’est pas le seul souci des citoyens et de l’APC, car il y a aussi la profusion de débits de boissons alcoolisées et la vente de drogue. Donc, il ne faut pas seulement protéger le chef-lieu et les citoyens des crues et des inondations, mais aussi de tous ces jeunes qui «inondent» justement le chef-lieu de Yattafen pour s’approvisionner en alcool mais aussi en drogue. Des citoyens ont témoigné et nous ont confié que depuis plusieurs années, un résidant ne peut rester dans la grande artère du chef-lieu avec son fils, son frère ou un membre de sa famille, ou encore il est quasi impossible qu’une femme puisse aller de la cité des 44 à la cité des 20 et 24 logements le soir sans risque d’entendre des obscénités lancées à tue-tête par les soulards et autres voyous qui s’approvisionnent en alcool et drogue et qui y consomment dans ces débits clandestins. D’ailleurs, nous confiront plusieurs citoyens, des bagarres ont eu lieu à maintes reprises dans la grande artère au vu et au su de tout le monde.

A.M.

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