La cueillette d’olives a été lancée dans la commune de Tibane, avec plusieurs semaines d’avance sur le calendrier agraire, dans lequel le coup d’envoi de la campagne oléicole coïncide avec le début du mois de décembre.
En effet, dès que l’aube s’extrait de la nuit, des processions d’hommes et de femmes, mi-sommeillant, mi-babillant, prennent le chemin des champs. «Le coup d’envoi de la cueillette a été donné depuis la dernière décade du mois d’octobre. D’autres propriétaires d’oliveraies ont préféré attendre le début de ce mois de novembre pour le faire», souligne un fellah de Tibane, résident l’aval du chef-lieu communal. Notre interlocuteur explique la précocité de la cueillette par le niveau de maturité des baies, lesquelles ont déjà viré au noir. «On ne peut pas se permettre d’attendre plus longtemps, au risque de perdre, et en volume de production et en rendement», nous fait-il savoir. Un autre exploitant soutient que cette cueillette précoce présente le double avantage de profiter de la douceur du climat et de couper l’herbe sous le pied des chapardeurs, qui sévissent chaque saison, en toute impunité. Par rapport aux prévisions de production de cette saison, bien des propriétaires d’oliveraies font le constat d’une fructification mi-figue mi-raisin, laissant entrevoir une récolte quelque peu maigrichonne. «On s’attend à une campagne tout juste moyenne. Ce qui est, somme toute prévisible, après une si longue période d’absence de précipitations», observe un métayer, qui exploite un verger oléicole pour la 2 année consécutive. Par ailleurs, des exploitants notent avec soulagement une faible infestation des baies par la mouche à olive (dacus). Ce parasite est, en effet, la hantise des oléiculteurs en raison de son action perverse et son impact négatif sur la productivité. Cette dernière, signale-t-on, oscille bon an, mal an, au tour de 20 litres par quintal. «Je n’ai pas encore trituré ma récolte, mais j’ai bon espoir que le rendement ne sera pas inferieur à 18l/q», conjecture un oléiculteur de la région, rappelant au passage que le cru de la précédente olivaison a été jaugé à 19l/q en moyenne.
N. Maouche

