C’est mardi dernier que s’était éteint le doyen des enseignants, M. Mohamed Madani, à l’âge de 102 ans. Il fut parmi les premiers enseignants de langue arabe après l’indépendance du pays. Né à Tafergalt, dans la commune de M’Kira, il étudia le coran dans presque toutes les zaouias de la région. Dès son jeune âge, il milita aussi dans les rangs du mouvement national d’autant plus qu’il maîtrisait la langue arabe. Juste après l’indépendance, après que les enseignants français eurent quitté le pays, il fut appelé à enseigner à l’école primaire Benrejdal Mohamed Arab avec des pionniers comme lui qui se sont chargés de l’éducation des enfants de l’Algérie indépendante en dépit du manque de moyens et de formation. Seulement, ils avaient comme arme cette hargne de former des générations afin de sortir le pays de son sous-développement. Le cheikh, Madani Mohamed, comme l’appelaient ses élèves, était exemplaire et vigoureux. Il forma des centaines d’enfants qui occuperont ensuite de hautes fonctions dans la hiérarchie nationale et aussi dans des sociétés nationales très connues sans oublier tous les enseignants et les professeurs qui, à leur tour, ont pris à bras-le corps ce secteur dans la région et ailleurs. Tout le monde reconnaît que ce cheikh représentait un modèle pour les autres. Il consacra alors une grande partie de sa vie pour ce noble métier jusqu’à son départ en retraite au début des années 80. Le parcours de cet enseignant ne s’arrêtera pas à cela parce qu’il continuera à prêcher à la mosquée de la ville et à enseigner le livre saint aux petits enfants. » C’était quelqu’un qui nous apprenait beaucoup. Il était tolérant et nous donnait des leçons sur le vrai islam, celui de nos ancêtres. C’est un cheikh qui répondait à tous les appels quand il est sollicité pour un mariage ou pour une oraison funèbre. En tout cas, cheikh Madani était un exemple en matière de théologie », témoignera un octogénaire qui fréquente la mosquée de Tizi-Gheniff. Il lutta durant des mois contre une longue maladie qui eut raison de lui à cause aussi de son âge avancé. Il laissa derrière lui neuf enfants (filles et garçons) et plusieurs petits enfants. Il a été enterré mercredi dernier au cimetière de son village natal en présence d’une foule nombreuse venue l’accompagner à sa dernière demeure. Repose en paix Cheikh et que Dieu le Tout Puissant t’accueille dans son Vaste Paradis.
A. O

