Les forces locales de sécurité ne lâchent pas prise, loin de là, à l'Est de Boumerdès, où des groupuscules islamistes montrent, à la moindre occasion, leur capacité de nuisance. Cette fois-ci, un contingent de l'armée régulière s'est redéployé sur les hauteurs de Cap Djinet, précisément au niveau d'un massif situé entre El Ardja et El Feyadh.
L’opération, déclenchée avant hier samedi, fait suite à la reddition d’un terroriste deux jours auparavant dans cette circonscription. En dépit de son importance, cette information n’a pas été ébruitée. Ayant exploité secrètement les indications du repenti, les brigades sécuritaires ont pénétré avec prudence, l’un des sous-bois environnants, où une casemate a été découverte. Des produits entrant dans la fabrication d’engins explosifs, des vivres, un four avec des bouteilles de gaz butane, des effets vestimentaires et de la literie ont été notamment récupérés dans cette tanière avant qu’elle ne soit démolie. Les destructions d’autres sanctuaires des résidus de l’ex-gspc, constituant une victoire sur l’islamisme armé ont été annoncées dans un communiqué du ministère de la Défense nationale : «Dans le cadre de la lutte antiterroriste et contre la criminalité organisée, deux détachements de l’Armée nationale populaire relevant des secteurs opérationnels de Tizi-Ouzou et Boumerdes (1ère région militaire), ont découvert et détruit, le 21 novembre 2015, quatre casemates aménagées, contenant quatre ( 04 ) mines de confection artisanale». Cette nouvelle intervention militaire dans la partie nord du vaste maquis de Ghzerwal, n’en est, cependant, qu’à ses débuts. Des renforts de l’ANP, équipés pour l’heure d’un matériel léger, s’y relient pour ratisser le moindre coin suspect. La présence d’un groupuscule sanguinaire dans le piémont susmentionné est une certitude pour les détachements locaux qui s’appuient surtout sur les renseignements de leurs agents de liaison. «Une seriate islamiste irréductible d’au moins une dizaine d’éléments est là et elle n’a pas où s’enfuir», affirment les riverains.
Il est vrai qu’au moment opportun, une fois l’antre localisé l’ordre sera donné d’anéantir cette horde sanguinaire, après les sommations d’usage.
Les habitants de la commune côtière de Cap Djinet, comme ceux d’innombrables autres localités de la Kabylie et de l’Algérie toute entière, savent pertinemment que les forces combinées de sécurité sont farouchement déterminées à réinstaurer la sérénité dans le pays.
L’Est de Boumerdès, avec ses principaux fiefs de l’ex-gspc, dont ceux précisément de Cap Djinet, Sidi Daoud, Dellys et Baghlia, avait été il y a moins de deux mois, le théâtre d’opérations décisives successives. Des ratissages non-stop s’étaient soldés en effet par l’anéantissement d’au moins six terroristes, la capture de quatre autres, la récupération de leurs armes à feu et la destruction d’une dizaine de casemates, avec désamorçage de nombreux explosifs. Ceci en plus du démantèlement, au total, de trois réseaux de soutien à l’ex-gspc, dont certains se composent d’éléments subversifs récidivistes. D’autres têtes de l’ancienne phalange sanguinaire d’El Ansar connaîtront assurément le même sort d’ici peu, dans cette partie de la Kabylie maritime, au vu de la stratégie appliquée par l’Armée.
Salim Haddou