Le froid qui s’est abattu brusquement sur la région d’Aïn El hammam ces derniers jours, ne pouvait présager que de fortes chutes de neige.
Lundi matin, après la dissipation du brouillard matinal, le Djurdjura nous apparut dans toute sa splendeur que seule la neige lui confère. Toute la chaîne de montagne, allant de Boghni au col de Tirourda, est teintée d’un blanc immaculé qu’on ne cesse d’admirer. Dimanche, dans l’après-midi, des flocons de poudreuse avaient commencé à se mêler aux trombes de pluie qui tombaient sur la ville de Aïn El Hammam, sur les hauteurs de Tiferdoud et d’Aït Hichem. «La neige arrive au bon moment», disent certains alors que pour d’autres, habitués aux hivers tardifs de ces dernières années, «c’est une surprise». Les paysans, quant à eux, disent que «c’est une bénédiction du ciel qui annonce une année agricole des plus fastes». Notons que le col de Tirourda, fermé chaque hiver, était impraticable durant une partie de la journée de dimanche, avant que la circulation ne soit rétablie en fin d’après-midi, nous apprennent les voyageurs qui se sont aventurés à le traverser.
Ailleurs, les chutes de pluie accueillie avec joie
Ainsi, et partout ailleurs, l’hiver s’installe progressivement. Notamment sur les régions montagneuses où les températures qui ont déjà commencé à baisser contraignent les habitants à chauffer leurs foyers. Cette baisse sensible du mercure était accompagnée de pluies torrentielles qui se sont abattues sur les collines d’Aïn El hammam dès les premières heures de la nuit du samedi à dimanche. Bien qu’elle les empêche de sortir pour terminer les travaux entamés dans les champs depuis quelques jours, la pluie a été accueillie avec satisfaction par les agriculteurs qui commençaient à s’inquiéter de son absence. Il faut dire qu’après une vingtaine de jours, sans une goutte d’eau, les agriculteurs, habitués à des périodes sèches qui sévissent en cette saison, commençaient à s’alarmer. Cependant, cette année semble différente puisque le mois d’octobre, contrairement aux années passées, a été très humide alors que la fin de ce mois s’annonce pluvieuse. Ce qui permet aux paysans d’envisager avec optimisme la suite de l’année agricole. Même si on ne peut parler d’agriculture, à grande échelle, dans une région dont les terres se limitent à des petits lopins de terre cultivés de légumes pour la consommation familiale. En revanche, l’arboriculture occupe une bonne place dans les terrains situés au bas des collines où les olivaies sont de plus en plus importantes, depuis que l’huile d’olive, consommée en grandes quantités chez nous, est valorisée par son prix. S’il pleut encore, le moment est propice pour les paysans qui commenceront à creuser des potées pour la plantation des figuiers et des cerisiers qui, en plus de satisfaire la consommation familiale, permettent des rentes appréciables tirées de la vente des fruits à des prix compétitifs. À titre d’exemple, nous citerons le litre d’huile qui est passé à six cents dinars, voire plus, en quelques années seulement, et celui de la cerise qui dépasse les cinq cents dinars, des coûts qui semblent encourager les propriétaires à valoriser leurs champs, jusque-là abandonnés au maquis. Quand on sait que le kilogramme de figues sèches est affiché actuellement, à quatre cents dinars, juste après la récolte, on comprend aisément, l’engouement des montagnards pour la petite agriculture.
A.O.T.

