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Mécontentement à Tizi-Ouzou

L’interdiction de la distribution et la vente à emporter des carburants dans tout récipient transportable (bidons, jerricans) par le ministère de l’Énergie, depuis octobre dernier, sauf avec autorisation des autorités compétentes, ne cesse de susciter le courroux des habitants de plusieurs villages reculés.

En effet et comme il convient de le rappeler, plusieurs directions comme celles des travaux publics et des mines de la wilaya de Tizi-Ouzou, à l’instar des autres wilayas du pays ainsi que toutes les communes, ont reçu des courriers faisant état de l’interdiction de vente des carburants dans des bidons et jerricans en faveur des particuliers qui doivent désormais s’adresser aux autorités locales, afin qu’ils puissent s’approvisionner en gasoil ou en essence. Une attitude qui n’est guère du goût de plusieurs pour ne pas dire de la majorité des citoyens. «Pour s’approvisionner en énergie pour les chauffages des ménages, il faut se faire délivrer une autorisation ou une attestation des autorités. C’est inacceptable !», regrettera un habitant de Béni Douala. Pour lui, cette circulaire doit s’appliquer dans des wilayas où le vol de cette commodité est signalé. Il citera à titre illustratif des wilayas qui ont connu ce phénomène de trafic de carburant, à l’instar des wilayas frontalières comme Tébessa, Tlemcen… «Cette circulaire est applicable dans ces régions où le trafic de carburant a été enregistré mais chez nous, les habitants, vivant en hautes montagnes du Djurdjura, ne peuvent pas attendre la signature, à chaque fois, du maire pour se procurer d’un jerrican de gasoil !». À Ouadhias, c’est pratiquement le même langage ! C’est le refus total de cette décision du département de l’Énergie. Les habitants que nous avons apostrophés nous ont indiqué plusieurs raisons qui laissent que celle-ci soit inappropriée à la région. Un habitant d’Aït Argane que nous avons questionné au sujet, dira : «Comment peut-on gérer une situation pareille dans notre village durant la saison hivernale, un village qui n’est pas encore raccordé au réseau de gaz de ville. Les villageois se retrouvent des fois coincés dans leurs foyers durant des semaines entières, en plus de cela on leur ajoute des procédures supplémentaires pour se procurer de carburant !» Notre interlocuteur s’interroge : «Durant les week-ends lorsque les administrations sont fermées, est-ce que les habitants doivent envahir la maison du maire pour qu’ils puissent avoir des autorisations ?» Un autre habitant de Ouadhia village ajoutera : «Notre village n’est pas encore alimenté en gaz de ville. Les villageois courent derrière les stations d’approvisionnement de moyens de chauffage. À défaut de cette fameuse attestation, le gérant de la station se retrouvera dans un dilemme, ou il va piétiner la réglementation ou il va refuser de livrer le carburant à ces villageois dans le besoin. C’est une circulaire qui n’a pas de raison d’exister». Les automobilistes ne sont pas, eux aussi, allés avec le dos de la cuillère pour mettre à nu cette décision. «Si un véhicule tombe en panne de gasoil, il doit s’occuper de sa panne ou bien il se charge de faire des papiers pour s’approvisionner en bidons de gasoil. C’est inacceptable ! Nous ne sommes pas des revendeurs des carburants», fustigent-ils. En somme, cette circulaire n’a fait que compliqué la vie des citoyens qui, dans un temps récent, applaudissaient les mesures prises par l’administration, notamment dans la suppression de plusieurs papiers en vue d’atténuer le problème de la bureaucratie.

A.G.

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