Les locaux commerciaux inoccupés

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Dédiés aux jeunes de la commune de Aïn El Hammam, les soixante huit locaux commerciaux, faisant partie du programme du président de la République, ne sont occupés que partiellement.

Lors de notre passage sur les lieux, nous avons appris que cinq jeunes seulement exercent leur activité au sein des boutiques qui leur ont été attribuées. La plupart des locaux demeurent portes closes ou abandonnés. «Leurs propriétaires les ont fermés et ne sont jamais revenus», nous dit l’un des rares locataires qu’on a croisés sur les lieux. Il nous montre les vitres brisées, laissant pénétrer l’eau de pluie qui stagne au milieu du plancher. On retrouve, d’ailleurs, ces marres d’eau à l’entrée et dans certains endroits des couloirs. Une atmosphère de désolation règne dans l’ensemble du bâtiment de trois étages. Le manque de lumière plonge les couloirs poussiéreux dans la pénombre. Des portes défoncées, des détritus au milieu des locaux dont les prises et les interrupteurs sont arrachés, nous renseignent sur le peu d’intérêt accordé par les propriétaires à leurs biens. Pourtant, ces anciens chômeurs n’ont pas lésiné sur les moyens pour être parmi les heureux bénéficiaires. Pendant que tous ces locaux sont fermés, de nombreux demandeurs d’emploi ou de magasins attendent désespérément un poste de travail qui ne se pointe pas à l’horizon. Des administrations de l’état, des banques et autres ne trouvent même pas de terrain à bâtir pour s’installer dans des conditions décentes pour leur personnel et leur clientèle qu’elles reçoivent dans des conditions peu agréables. Lors de sa visite dans la ville, le mois dernier, le wali avait suggéré aux responsables locaux la récupération des locaux pour les rentabiliser dans d’autres créneaux. Rencontré dehors, un attributaire qui n’a jamais ouvert son local, invoque le manque d’eau «non branchée à ce jour. Avec quoi voulez-vous qu’on procède au nettoyage ? Certaines activités ne peuvent exister sans eau». Cependant, cette carence ne peut expliquer, à elle seule, l’état d’abandon qui caractérise les lieux. Certains propriétaires mettent en cause la situation du bâtiment, situé à l’écart de la ville et de toute fréquentation par d’éventuels clients. Notre interlocuteur nous rappelle que «même les commerçants du centre-ville se plaignent du manque de commerce à Michelet. Qu’en sera-t-il de nous si on ouvrait une quelconque boutique ? On ne peut y pratiquer aucun commerce si ce n’est une petite fabrique». Pour cela, la superficie réduite des locaux ne le permettrait pas. Il reste aux autorités à réfléchir à la meilleure manière de rentabiliser cet immeuble construit avec des centaines de millions, qui semblent pour le moment de l’argent dépensé inutilement.

A.O.T.

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