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La chasse, sport prisé des montagnards

Faute de loisirs, les montagnards en inventent en ayant recours à l’un des plus anciens passe-temps : la chasse. Depuis que les pluies sont revenues, les chasseurs reprennent le chemin des forêts. Les jeunes chasseurs d’oiseaux sont déjà à pied d’œuvre depuis l’arrivée des grives, prisées pour leur chair. Les fins de semaines sont mises à profit par les adeptes des battues, qui se regroupent par dizaines pour d’interminables parties de chasse au sanglier. La chasse est une fête et ceux qui y goûtent en deviennent accros. La battue se prépare. Comme pour une partie de football, on fait appel aux habitués, quelques jours auparavant. Les anciens chasseurs, souvent les mêmes, férus des sorties en forêt, ne ratent jamais l’occasion de se délecter de l’air pur, tout en exécutant quelques courses derrière les chiens qui suivent leur proie. Des courses de fond qui durent parfois des dizaines de minutes. Quelques novices se joignent parfois au groupe, pour s’initier à ce sport «si complet» pour ceux qui ont eu à le pratiquer. Sans aucune arme autre qu’une hache, les rabatteurs sont chargés de descendre du haut de la colline et encourager les chiens à chercher d’éventuels sangliers qui se cacheraient dans les fourrés. Les tireurs ont déjà pris place «aux sorties» de la forêt, que l’animal traqué doit automatiquement emprunter pour s’enfuir, immédiatement, suivi de la meute de chiens qui ne lui laisse aucun répit. Les possesseurs de fusils n’attendent que cet instant, prêts à faire feu sur la bête dès qu’elle sort du bois. Quel que soit le résultat du tir, les molosses ne lâchent pas leur proie avant l’arrivée de leur maître. Ce sont des situations qui se répéteront plusieurs fois dans la journée. La veille, on avait déjà désigné les terrains ciblés et préparé les fusils. Les propriétaires de chiens de chasse, sans qui la battue n’aurait pas de charme, les réunissent également et prennent soin de récupérer les meilleurs canidés des villages voisins, dressés pour débusquer le sanglier, là où il se trouve. Ceux là tout le monde les connaît par leur nom. Dans la forêt, rien ne leur échappe. Hommes et bêtes ne connaissent de répit qu’avec le coucher du soleil et la pénombre qui envahit les maquis. C’est en général le moment redouté de tous : rentrer. Harassés, les chasseurs n’ont plus la force de tenir leur fusil. Ceux qui ne s’éloignent pas des pistes carrossables profitent de la présence de véhicules pour monter jusqu’au village alors que les autres ne rentreront chez eux qu’une fois la nuit tombée, fatigués mais projettent déjà une autre sortie.

A.O.T.

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