En sit-in hier devant le siège de la wilaya, une quarantaine de citoyens d’Ouled Bellil, une petite localité à quelques kms au Sud-ouest de Bouira, réclamaient leur permis de construire et la régularisation de la situation de 16 d’entre eux à avoir entrepris la construction de leur logement sans cet instrument urbanistique. D’abord, ils ne comprenaient pas qu’un des leurs ait eu son permis avant eux, ce qui lui a permis de bénéficier de l’aide à l’habitat rural. Ils ne comprenaient pas davantage que le P/APC se présente en personne avant-hier dans cette localité avec une case et la force publique pour ordonner la démolition des logements illicites. Cela s’est passé en milieu rural. Selon Farid, un jeune d’Ouled Bellil présent à ce sit-in, il y aurait des constructions illicites même à Bouira. Alors pourquoi, s’interrogeait-il, ce responsable qui refuse de délivrer les permis de construire, menaçait-il de démolir les 16 logements qui se construisent sans ce document ? Selon notre interlocuteur, ils lui avaient posé la question relative au permis de construire et il aurait répondu que cela ne regardait que lui.
En effet, pourquoi cette lenteur dans la délivrance du permis de construire ? Les propriétaires des 100 logements acquis entre 2009 et 2010 commencent à perdre patience. Certains, pour acquérir un local à cet endroit, auraient vendu leurs logements et louent chez des privés, comme ce fils de chahid qui, pour protester contre la démolition de son logement en cours de réalisation, avait menacé de se jeter du haut du toit d’une maison.
D’autres auraient vendu leurs locaux pour faire cette acquisition foncière. La situation a, donc, menacé de dégénérer, avant-hier, avec l’arrivée de la force publique et des élus locaux. Ils auraient été plus de cinq cents à s’être opposés à la décision de démolition du premier responsable de la commune. «Nous avons obtenu de la Sonelgaz une autorisation pour construire de notre poche un poste transformateur pour l’alimentation en électricité du lotissement. Cela nous a coûté 100 millions de centimes. Nous avons pris aussi contact avec un ingénieur pour qu’il se charge de l’étude et de la réalisation du réseau d’assainissement et l’étude est fin prête.
Cela va nous coûter encore 200 millions de centimes. Nous sommes en train de collecter cette somme. Et voilà que non seulement on nous bloque, mais qu’en plus, on menace de démolir les maisons qui sont déjà en construction».
C’est en voyant l’homme sur le toit, sur le point de se jeter dans le vide, que les gendarmes auraient reculé. Ce dont notre interlocuteur se félicite, car le geste lui a paru sage et tellement humain.
La décision du P/APC n’a donc pu être exécutée, mais les citoyens de cette petite localité sont toujours en colère contre les responsables de la commune. Au moment de notre entretien avec certains d’entre eux, une délégation, dont Farid faisait partie, s’apprêtait à être reçue par le chef de cabinet.
Aziz Bey
