Les chutes de températures et de neige enregistrées la semaine passée, ont ravivé de bien mauvais souvenirs dans l’esprit des citoyens, surtout des montagnards.
Ils craignent de revivre le même cauchemar que celui vécu il n’y a pas si longtemps. La pénurie du gaz butane vécue par les habitants de cette région pendant les hivers de 2005 et de 2012, reste vivace dans les têtes. Dans cette région, presqu’aucun village ni chef-lieu n’est encore branché au gaz de ville. Avec la rareté et la cherté du bois, seule la bonbonne de gaz reste salutaire pour préparer les repas et combattre le froid glacial. Le feuilleton interminable lié au branchement de la daïra de Souk-El-Tenine au gazoduc sensé alimenté cette région, renseigne grandement sur les difficultés à venir. La persistance du problème a fini par démoraliser la majorité des citoyens habitant ces régions montagneuses au climat rude. C’est devenu un réflexe pavlovien : en période hivernale, à chaque fléchissement des températures, les gens accourent pour s’approvisionner en bonbonnes de gaz et constituer des réserves. C’est ce qui s’est produit ces derniers jours ! D’Aït-Smaïl à Aokas, impossible de trouver une bonbonne de gaz dans les stations-services de la région ; déjà qu’il n’y en a pas beaucoup. Après la fermeture de la station-service de Kherrata pour travaux, la pression a augmenté sur les stations de Darguina, de Souk-El-Tenine et d’Aokas. Un camion par jour pour chaque station est insuffisant ! Pour s’approvisionner, le mieux est de se rabattre sur les commerçants, lesquels ont le temps et le bras long pour s’approvisionner. Ne parlons pas des dépositaires de gaz, mais des commerces en alimentation générale ! Malgré qu’ils ne disposent pas d’autorisations pour vendre cette substance, ces derniers le font impunément au su et au vu des autorités ! Le citoyen, déjà accablé de toutes parts, doit débourser toujours plus pour acquérir une bonbonne de gaz. Au lieu de deux cent dinars à la station-service, il doit s’acquitter, pour l’instant, de 250 DA pour l’acquérir chez ces commerçants ! Ce prix connaîtra sûrement des hausses considérables d’ici la fin de l’hiver. En 2012, des records avaient été établis : une bonbonne de gaz avait été monnayée pour la modique somme de 1 500 DA, et cela sans compter le service rendu !
Les services responsables de la distribution du gaz butane doivent anticiper pour éviter un remake des années précédentes, car le citoyen n’est pour rien si les conditions météorologiques se dégradent en hiver ! En ce moment, il a plus à craindre des augmentations prévues pour 2016 !
Saïd M.

