Décidément, la ministre de l'Éducation nationale, madame Nouria Benghebrit, veut joindre le geste à la parole en redonnant plus de place à la lecture à l'école, en commençant dès l'enseignement primaire.
C’est une idée qu’avaient déjà eu ses prédécesseurs par le passé mais qu’ils n’ont pas réalisée. Si par le passé les lycées et les collèges sont dotés de bibliothèques, généralement bien fournies en manuels et ouvrages, rares sont les écoles primaires qui ont cette opportunité. Et si celles-ci ont été initiées ici et là ce n’était que grâce aux dons de livres faits par des associations ou des parents. Sinon, dans l’écrasante majorité de ces établissements du premier pallier, c’est le néant. Depuis l’année dernière, des enveloppes budgétaires sont accordées à ces écoles afin de mettre en place ces coins de lecture. «Mon école vient de bénéficier d’une enveloppe de plus de vingt et un millions de centimes. D’ailleurs, d’ici la fin de ce trimestre, les manuels et livres que j’ai commandés déjà en respectant bien sûr la circulaire ministérielle qui régit ce genre de bibliothèques, vont arriver. Il y en a pour tous les niveaux de la première année jusqu’à la cinquième année primaire. Vraiment, c’est une aubaine pour ces petits enfants de la campagne qui n’ont pas où aller pour se procurer des livres. Je suis sûr que ce coin de lecture ne désemplira pas», nous confiera le directeur de l’école primaire Belmahdi Mohamed, d’Ath Salem de Tafoughalt, dans la commune d’Aït Yahia Moussa. L’école primaire des Frères Salemkour, du même village, avait déjà bénéficié d’une cagnotte consacrée à l’achat de livres acquis, l’année dernière, par le directeur parti en retraite alors que son successeur vient lui aussi de bénéficier d’une rallonge financière qui renforcera cette bibliothèque. Cette nouvelle démarche de la ministre de l’Éducation nationale a été très bien accueillie par les parents. «Quand j’étais enfant durant les années 70, il n’y avait pas de bibliothèque scolaire dans notre école. Tout de même, notre enseignant du primaire nous encourageait à lire en nous prêtant ses propres livres. Quand on terminait de lire, par exemple un conte ou une histoire, on la lui résumait et en guise de récompense, il nous remettait des bons points qui nous aidaient à recevoir un petit cadeau qu’il nous offrait de sa poche. C’était une grande concurrence dans notre classe et nous étions tous motivés. Et c’était comme cela qu’on lisait tout ce que nous trouvions sur notre passage, même les coupures de journaux de l’époque que nous ramassions dans des fossés et partout ailleurs. Maintenant, nos petits enfants ont des supports variés et nombreux mais, il faudrait que l’école leur apprenne à lire beaucoup parce que la lecture est la clef des sciences», nous répondra un enseignant en retraite qui accompagnait sa petite fille à l’école où il apprendra que cet établissement commençait à constituer sa bibliothèque scolaire. Avec ces premières bibliothèques » pilotes », la généralisation dans les 860 écoles primaires que compte la wilaya, est vivement attendue par les parents, les élèves et leurs enseignants.
Amar Ouramdane

