… À Draâ Ben Khedda aussi

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Le centre psychopédagogique de la ville de Draâ Ben Khedda ne déroge pas à la règle pour célébrer la journée mondiale de l’handicapé coïncidant avec le 03 décembre de chaque année. Ouvert en 1983 avec l’agrément n° 161 du 15 Août 1983 et actualisé le 19 juin 2012, cet établissement compte à son actif soixante sept handicapés (44 garçons et 24 filles), dont l’âge varie entre 5 et 30 ans. Il comprend 14 autistes, 20 trisomiques, le reste des retardés mentaux et une fille atteinte d’IMC (handicapée mentale et physique), prise pour soulager sa maman qui n’arrive pas à s’occuper d’elle. «Comme chaque année, nous fêtons cette journée avec ces enfants qualifiés «d’enfants du paradis». Ils viennent des localités environnantes et même des Issers, d’Irdjen, de Makouda ou de Bordj Ménaïel. Les parents paient une cotisation de 2 000 DA par an. Et sans le mouvement associatif, je n’aurais pas pu travailler et prendre en charge ces enfants», nous avance le directeur, M. Iltache Mohamed, qui nous parle des conditions de travail et des moyens de gestion de ce centre : «ce qui nous manque, c’est le nerf de la guerre dont nous ne cessons d’appeler au secours. Les conditions de travail sont difficiles». «Au niveau du centre, nous travaillons avec les moyens qui nous sont mis à disposition, comme la convention signée avec la CNAS qui nous apporte une aide avec «le prix de journée», par rapport aux parents qui sont assurés, c’est une somme de 500 DA par enfant et par journée, l’APW qui nous a attribué une subvention de 20 millions de centimes et donateurs qui n’hésitent pas à mettre la main à la poche. Et le programme est tracé en fonction de ces subventions justement !». Interrogé sur l’aide de l’APC, le directeur se désole : «malheureusement, une fois encore, l’APC ne nous a rien donné !». Au programme de la journée, les visiteurs ont pu voir, mais aussi, apprécier les expositions faites par les enfants : tels que des travaux exécutés par leurs soins, durant toute l’année «la fabrication de balais», -attendant toujours des acheteurs-, des dessins, de la poterie, des travaux de bois, macramé…

Dans l’après-midi, après le déjeuner, c’était au tour de l’animation avec des chants suivie de la remise de cadeaux pour les 67 enfants. Au sujet de l’insertion sociale de ces handicapés, le directeur nous confie : «à notre niveau, nous avons pu arracher l’insertion pour cinq enfants handicapés, dont 2 à l’imprimerie Aurasie, ici à Draâ Ben Khedda». Il réitère sa demande à la DAS de faire de son mieux afin de laisser les filles sous contrat continuer à assurer leur mission au sein du centre au lieu d’autres affectations pour d’autres formations et ainsi de suite. «Un cycle infini qui perturbe aussi le fonctionnement du centre et les relations entre les enfants et les animatrices. Le personnel doit être stable. C’est mieux pour l’enfant ! Cela n’arrange personne», nous confie le directeur, et d’ajouter : «nous sommes le seul centre à ouvrir nos portes aux étudiantes qui sont en fin de leurs études et préparent leurs mémoires d’orthophonie». En effet, nous avons, pour notre part, abordé et interrogé ces étudiantes et étudiants (au nombre de huit) venus de l’université de Tamda et de Mouloud Mammeri, sur le futur métier, et ils ont avoué que «ce n’est pas facile, mais il faut s’y faire. Nous y arriverons Inchallah !». Ils nous parlent aussi de ces enfants malades et de leurs parents : «franchement, il est très difficile de supporter un cas pareil chez soi. Mais les parents ont-ils choisi ce sort à leurs enfants ? Non ! Ils ont besoin de soutien et d’insertion». Ces jeunes sont déterminés à affronter les obstacles qu’ils pourront rencontrer pour apporter un plus et soulager ces enfants de leurs souffrances, afin qu’ils puissent s’intégrer dans notre société. Il est à rappeler que ce centre a participé durant la journée du Mercredi 2 Décembre 2015, à la célébration de cette journée à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, une manifestation organisée par la DAS.

Arous Touil

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