Après un intermède qui aura duré plusieurs années, le chanteur Ahmed Awzeleg revient au devant de la scène avec un nouvel album. Il en compte désormais sept. «Tagi Idayla Negh», le dernier-né de sa verve poétique et musicale, est dans les bacs depuis le 1er décembre 2015. Le titre est extrait de la chanson «Assirem N’tmurt», un hymne à l’espoir et à l’amour de la patrie. Ce nouvel opus, riche d’une constellation de chansons, nous invite à une suave évasion dans un univers poétique et esthétique, haut en couleurs. On y entre comme on entre dans une galerie d’art, truffée de fresques qui nous parlent. Ya Negrik Ayul, Igheblan, Ur Tedugh Ara, Ya Memmi, Awid Yeghran, Tayrim (en duo) et autre Ezdit Lesfuf, sont ciselées avec une passion d’orfèvre. L’artiste met le cœur à l’ouvrage avec, en prime, une exigence toujours revue à la hausse. Ces chansons, à thèmes variés, soulèvent un tas de questionnements et distillent en filigrane, un message humainement percutant. Sans fausse modestie, l’artiste y assène ses quatre vérités. Il met le doigt sur les travers de la société et les fléaux qui gangrènent la frange juvénile notamment. Avec force et conviction, il dénonce la décadence des valeurs du travail et de la solidarité et plaide pour leur réhabilitation comme seule voie de salut. Qu’elles livrent un message implicite d’espoir ou qu’elles déclinent un constat d’amertume, ces chansons mettent en équation les préoccupations et les peines de tout un chacun. Un antidote pour les âmes en peine, qui en ressortent guéries du découragement. Quoi que se revendiquant de l’influence de Lounis Aït Menguellet, Ahmed n’évolue, cependant, pas dans son ombre. De par sa qualité de travail et son intégrité artistique, Ahmed Awzeleg gratifie le public d’un produit de haute facture. Des œuvres qu’on peut acquérir comme on acquiert de belles œuvres d’art !
N. Maouche