L’association nationale de soutien aux personnes handicapées «El Baraka», en collaboration de l’APC des Ouadhias, a célébré, avant-hier, la Journée internationale des personnes handicapées, qui coïncide chaque année avec le 3 décembre, à la salle des fêtes de la commune des Ouadhias, sise au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Il va sans dire que cette initiative a pris un cachet national, compte tenu du nombre de personnes et d’associations qui ont brillé par leur présence. On citera, entre autres, la présence d’une association des handicapées venue de la wilaya de Ouargla ainsi que la présence pratiquement de tous les secteurs, à savoir la CNAS, la DAS, l’ONAAPH, la DSP, l’APW, le CHU Nedir Mohamed, l’EPSP Ouacif, les maires de la région sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, la Protection civile, la Police ainsi que les notables et les bienfaiteurs de la région conviés à cette sublime et au même temps émouvante cérémonie. Lors de sa prise de parole, M. Akir Youcef, P/APC des Ouadhias, s’est dit prêt à apporter aide à cette association au tant que d’autres voulant œuvrer au profit de cette frange de la société qui souffre en silence. «Le temps est venu pour relever tous les défis en vue d’une prise en charge optimale pour ce malade, incapable de se prendre en charge, dépendant d’autrui et qui a besoin d’une assistance continuelle», avouera-t-il devant l’assistance. Lui succédant sur scène, le président d’honneur de l’association El Baraka, M. Ouerdane Ali, après l’allocution de la bienvenue, a tenu à rendre hommage à ces hommes et femmes qui travaillent dans l’intérêt générale et de l’handicapé en particulier. «C’est grâce aux mécènes, les notables que notre association arrive à subvenir, un tant soit peu, aux besoins de cette frange vulnérable de la société», soulignera-t-il. M. Menad Ahcène, délégué de wilaya au sein d’El Baraka, n’est pas allé lui aussi, avec le dos de la cuillère pour revendiquer le droit de ses personnes handicapées. «L’État doit mettre les moyens nécessaires au profit de cette catégorie en vue de se prendre en charge. Je me demande comment peut-on subvenir aux besoins avec une pension de 4 000 DA ?» s’interrogera-t-il. M. Menad a rendu hommage également à l’ONAAPH, notamment à son directeur régional M. Toudjine Mouloud. «Nous remercions ce grand Monsieur qui répond favorablement à chaque demande», dira-t-il. M. Toudjine Mouloud, directeur régional de l’ONAAPH, se dit, quant à lui, conscient de cette tâche. «Si nous sommes là c’est pour vous servir et alléger les souffrances de nos malades qui souffrent en silence. Je suis disponible pour travailler d’avantage», a-t-il souligné. M. Megharfi Brahim, commissaire de la sûreté urbaine des Ouadhias et représentant du chef de sûreté de wilaya de Tizi-Ouzou, a tenu à remercier tous ceux qui œuvrent dans l’intérêt de la population et plus particulièrement les nécessiteux et les handicapés. «La sûreté est à la disposition de la population, dans l’optique d’un développement durable. On tient à remercier l’association pour ce chef d’œuvre travail et nous vous souhaitons d’autres succès à l’avenir», soulignera-t-il. Lui emboitera le pas, le représentant de la Protection civile, pour mettre en exergue l’œuvre de l’association El Baraka, dira : «Nous sommes à la disposition de tous les citoyens, notamment les handicapés». En somme, pas moins de 26 chaises roulantes, 54 cartons de couches, 14 matelas anti-escarres, 13 paires de bequettes, 3 cannes pour aveugles ainsi que des trousseaux scolaires pour les trisomies 21 ont été attribués. Lors d’un débat, les parents des handicapés ainsi que les intervenants ont brossé un tableau noir sur la situation de ces personnes en ce qui concerne la prise en charge de cette frange de la société. L’accessibilité vers les administrations, les moyens de transport ont été également soulevés. C’est, d’ailleurs, le cas de cet octogénaire nécessiteux du village Ath Argane qui endure le mal en patience. Il dit qu’il se dialyse trois fois par semaine. «J ai besoin d’un locale au moins durant l’hiver, car le transport n’arrive jamais au village à partir du mois de Novembre jusqu’à l’automne, compte tenu de la vigueur du froid, neige et verglas», dira-t-il. En outre, cet ingénier qui a décroché un poste de travail dans une administration mais dans une autre localité et qui nécessite un moyen de transport, soulignera : «Je n’ai pas rallié ce poste de travail car il n’y a personne qui pourra me déplacer quotidiennement !». Des cas plus délicats ont été également soulevés. M. Ouerdane Ali n’a pas mâché ses mots pour accabler les responsables de la DAS qui, pour lui, n’ont rien fait pour faire l’action sociale. «On dit que l’État a mis le paquet mais sur le plan pratique, les handicapés n’ont bénéficié de rien. Il suffit juste de faire une virée dans les villages pour constater ces carences. Il y a des cas qui choquent !!!», rétorquera-t-il avant d’enchainer : «Il n’y a ni accessibilité ni augmentation de la pension. L’action sociale marche grâce au donateurs auxquels je rends un vibrant hommage». Lui emboitant le pas, M. Menad Ahcène dira : «Une classe pour les trisomies 21 a été ouverte à Ath Bouaddou par le DE de Tizi-Ouzou. Hélas, ces handicapés n’ont bénéficie de rien. Le transport a été assuré par un bienfaiteur et la nourriture par un commerçant !!! Où consiste-t-elle la prise en charge de l’État dans ce cas ? C’est dire que l’assistance sociale est totalement absente !». Plusieurs cas ont été signalés et qui nécessitent vraiment une sérieuse prise en charge.
A.G.

