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L'oued Sahel en décrépitude

La pénétrante autoroutière El Adjiba-Béjaïa est un projet, certes, d'une importance capitale, néanmoins, il a provoqué des dommages collatéraux sur l'environnement.

«Un mal nécessaire!», comme dirait l’autre. Pour les besoins de mise en œuvre de cette infrastructure, des milliers de tonnes de tout-venant (matériau naturel se trouvant sur les lits des rivières) ont été extraites de l’Oued Sahel, qui serpente sur une centaine de kms les territoires des wilayas de Bouira et de Béjaïa. L’extraction à outrance de cet agglomérat, par les sociétés réalisatrices, a provoqué une véritable calamité à cette rivière, faisant partie de l’écosystème. Mais bon, en l’absence d’une solution de rechange, l’exploitation du TVO (tout-venant de l’Oued) a été l' »unique issue », mais cela n’empêche pas de faire des remarques quant à la surexploitation du tout-venant, et la défiguration de l’Oued Sahel. Comme c’est le cas pour une partie de ce cours d’eau, qui passe par le village de Toghza dans la commune de Chorfa, où de gigantesques cratères et tranchées ont été creusés par les engins des sociétés réalisatrices pour extraire ledit matériau. Durant deux années, des centaines de camions faisaient d’incessants va-et-vient entre les chantiers de la pénétrante et l’oued Sahel, afin de charger des tonnes et des tonnes de TVO. Ce rush inouï a provoqué dans le sillage, une « reconfiguration » néfaste du lit de l’Oued, ce qui pourrait induire des conséquences graves sur l’environnement à moyen et à long terme. En ce sens que le TVO est une couche qui protège la nappe phréatique des infiltrations des matières toxiques et des eaux usées. Cette couche agit comme un « rein » qui filtre les déchets solides néfastes. Ce n’est pas seulement le tout-venant qui a été exploité de manière irrationnelle, mais il y a aussi l’eau de l’Oued Sahel qui a été « détournée » vers des étangs artificielles aménagées pour pomper des centaines de milliers d’hectolitres pour les besoins de réalisation d’une partie du chantier de la pénétrante se trouvant dans la commune de Boudjellil (w. Béjaïa). À la lumière de cette situation, le niveau de l’Oued a diminué drastiquement, à cause de ce « détournement ». Actuellement, le chantier est en passe d’être livré dans sa partie se trouvant sur les territoires de la commune de Boudjellil, limitrophe à la commune de Chorfa du côté du village de Toghza, et l’extraction du TVO a cessé. Nous avons assisté dernièrement, à des travaux de « remise en l’état » qu’effectuaient des engins des sociétés réalisatrices. Les engins en question s’affairaient à remblayer, au fur et à mesure, de béants cratères et de sinueuses et longues tranchées. Cependant, il leur reste un vaste champ de « bataille » à combler, lequel s’étend sur plusieurs hectares. Néanmoins, quoiqu’ils fassent ces engins pour le « remettre » sur son lit d’origine, l’Oued Sahel ne retrouvera pas, assurément, son état initial.

Y Samir.

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