Aéroport Abane-Ramdane, dimanche 20 février, 9 h. Alors que l’on pensait ne rencontrer personne, voilà que l’aérogare affiche une activité à la limite de la normalité. Certes, ce n’est guère l’affluence des grands jours, mais devant les guichets d’Air Algérie et d’Aigle Azur, une foule se presse comme d’habitude. Les boutiques sont ouvertes et le scanner de sécurité fonctionne sans discontinuer. Alors, fermé ou pas fermé cet aéroport ? Nous ne fûmes pas au bout de nos surprises lorsque à 11 h, un petit coucou de Tassili Airlines venant de Hassi R’mel se pose sur la piste.Dans l’entretien qui suit, Kerrouche Noureddine, directeur de l’EGSA Abane-Ramdane, s’est voulu rassurant, ramenant les choses à leurs justes proportions. Ecoutons-le :
La Dépêche de Kabylie : L’aéroport Abane-Ramdane est fermé depuis mercredi dernier. A l’origine, de profondes fissures relevées sur la piste. Qu’en est-il exactement ?ll Kerrouche Nourredine : De prime abord, permettez-moi de rétablir la vérité. Contrairement à ce qui s’est dit, l’aéroport n’est pas fermé. C’est une partie de la piste, 1 000 m exactement sur un total de 2 400 m qui a été fermée. Il y a des fissures sur 1 000 m. Après plusieurs inspections et dans le souci d’éviter une catastrophe, nous avons pris la sage décision de fermer au trafic aérien la partie affectée par les fissures, non sans avoir, au préalable, avisé l’organisme chargé de l’entretien de la piste, la DTP en l’occurrence. L’aéroport n’est donc pas fermé et il serait inexact d’affirmer le contraire, puisque les 1 400 m restant sont toujours ouverts. Seulement, cette longueur s’avère insuffisante pour accueillir les gros et moyens porteurs. Seuls les avions légers peuvent se poser pour le moment à Bgayet. Et cette situation a été portée immédiatement à la connaissance des compagnies aériennes qui desservent notre aéroport. Revenons un peu, si vous le voulez bien, aux fissures.ll La situation, tolérable il y a quelques temps, s’est aggravée avec les récentes intempéries qui ont rendu les fissures plus importantes, avec décollement du corps de la chaussée qui devient une menace réelle pour les aéronefs que ce soit à l’atterrissage ou au décollage.
Confirmez-vous l’isolement de Bgayet par rapport au reste du monde ?ll Affirmatif ! Les gros et moyens porteurs avec lesquels opèrent les compagnies qui nous relient à l’étranger ne peuvent se suffire d’une piste de 1 400 m de long. Et comme le taux de fréquentation de l’aviation légère est minime, aucun mouvement n’a été observé depuis mercredi 16 sur notre aéroport. Il faut signaler que la piste, dont la réalisation remonte à 1983, est régulièrement entretenue par les services de la DTP. Vous comprendrez donc que les fissures sont dues à la vétusté avancée de notre unique piste. Ensuite, il y a la spécificité du terrain confronté à l’épineux problème de la remontée des eaux. Pour me résumer, je dirais que c’est un problème purement technique.
Les travaux n’ont pas encore commencé. A combien estimez-vous leur durée ?ll Tout dépend de l’intervention de la DTP qui guette la moindre éclaircie pour entamer les travaux, le problème, je vous l’affirme, est pris en charge et ne nécessite pas beaucoup de temps, une semaine au plus si la météo se met de la partie. Vous concevez bien qu’il est difficile de poser le bitume sous une pluie battante.
L’aéroport Abane-Ramdane est pointé du doigt concernant la sécurité de l’enceinte aéroportuaire. Que de fois n’a-t-on vu des sangliers en ballade sur la piste. D’autre part, est-il vrai que vous ne pouvez accueillir, de nuit, des avions ?ll La clôture est prise en charge. Le projet est en cours de réalisation. La sécurité est assurée à 100%. Nous avons la clôture, les guérites, les postes de vigies. Concernant les opérations de nuit, nous avons un problème ponctuel de balisage lié aux inondations qui ont détruit tout le système au sol. Des équipes sont sur place et s’attellent à tout remettre en état.
Comment entrevoyez-vous l’avenir de la structure que vous dirigez ?ll L’aéroport Abane-Ramdane connaît une expansion régulière. Et il y a des gens dévoués qui font tout pour qu’il puisse rayonner non seulement sur le plan national, mais aussi et surtout sur le plan international.
Entretien réalisé par Mustapha R.