L’école des sœurs blanches tombe en ruines

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À quelque trois kilomètres du chef-lieu de commune d’Aïn El Hammam, l’ancienne école des sœurs blanche, sise à Baqalem offre actuellement une image de désolation. Hormis les quelques classes de construction relativement récente, le reste des salles tombe pierre par pierre. Les tuiles, dont certaines ont été arrachées par le vent, ont disparu. Les murs ayant porté le tableau noir, durant plus d’un siècle, tombent petit à petit, au grand dam des anciennes élèves qui reviennent pour un pèlerinage des lieux où elles ont acquis les bases du savoir. La grande cour est jonchée de détritus. Même les petits riverains l’ont désertée. L’état du bâtiment administratif, qui tient encore, nécessite qu’on s’y intéresse de près pour éviter qu’il ne subisse le même sort que les salles de classe. Les deux familles qui y ont trouvé refuge, le maintiennent debout, avec leurs moyens. Cependant, un espace si important, faisant partie du patrimoine culturel de la commune, qui doit être préservé nécessite une intervention des pouvoirs publics pour sauver ce qui peut l’être. Les nostalgiques de la belle époque revoient les lieux qu’elles ont quitté il y a des décennies, et l’ancienne maison des sœurs blanches avec regret et larmes aux yeux. Il est vrai qu’on revoit avec émotion les lieux qui ont «bercé» sa petite enfance. On ne peut longer l’école des sœurs avec indifférence. Rencontré aux abords de son ex-établissement scolaire des années cinquante, Da L’hocine, un septuagénaire, se rappelle qu’il y a été inscrit à l’école maternelle alors qu’il avait cinq ans. «La sœur nous accompagnait jusqu’à la rentrée du village de Ouaghzen, à une centaine de mètres de notre maison, et s’en retournait», se souvient-il avec nostalgie. Il ne manque pas de se demander comment un tel monument de culture et d’histoire en est arrivé à cette dégradation sans bornes. Pourtant, rien ne le destinait à une telle déchéance même lorsque ses propriétaires avaient quitté la région, cédant leurs biens à l’APC d’alors. L’école ménagère avait continué à fonctionner durant quelques années, avant que les lieux n’accueillent le CEM de Ouaghzen en1976. Plusieurs générations, d’après guerre, ont donc pris le relais jusqu’en 1997, date de la construction d’un nouvel établissement du moyen. Ce fut alors, le début de la destruction progressive de l’école des sœurs blanches. Un pan de l’histoire de la région est en train de dépérir sans que personne ne lève le petit doigt.

A.O.T.

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