La Dépêche de Kabylie : Votre établissement était auparavant une école et, aujourd’hui, il est devenu un institut supérieur. Qu’est-ce qui a changé dans la formation paramédicale ?
Kamal Saadi : En 2012, il y a eu une réorganisation des 35 écoles paramédicales que compte notre pays. 24 ont été érigées en instituts supérieurs dont le nôtre, 8 en instituts nationaux et 3 en instituts spécialisés. Les instituts supérieurs forment des paramédicaux de santé publique en graduation, c’est-à-dire BAC+3, les instituts nationaux qui ont un caractère régional englobant entre 4 et 7 wilayas, forment des aides-soignants et les instituts spécialisés forment les sages-femmes, corps qui n’est plus considéré comme paramédical.
Quelles sont les filières dévolues à votre institut ?
Nous formons des infirmiers de santé publique, des laborantins de santé publique et des manipulateurs en imagerie médicale. Mais nous organisons des concours pour toutes les filières de la santé et envoyons, pour les formations non dispensées chez-nous, à Alger pour la psychomotricité ergothérapie et radiologie, à Sétif, pour la kinésithérapie et à Constantine pour les assistants médicaux et les assistants sociaux. Nous formons, également, dans nos 7 annexes implantées à Akbou et à Taskriout, des aides-soignants et sages-femmes, sous l’autorité pédagogique de l’institut national et de l’institut spécialisé de Tizi-Ouzou, mais pour le compte de la wilaya de Béjaïa.
Des ergothérapeutes dans le secteur médical ? Quel est leur rôle ?
L’ergothérapeute agit dans le cadre du traitement par l’activité. Il est en quelque sorte un psychologue qui fait travailler le malade dans le but de l’aider à se rétablir. Mais pour les ergothérapeutes et les psychomotriciens, on ne nous forme que deux à trois éléments par an.
Les formations dispensées par les établissements paramédicaux sont-elles assez riches ?
La véritable formation se fait également sur le plan pratique, mais d’ici peu, s’il n’y a pas de construction de nouvelles structures sanitaires, il y aura une saturation. Ce sera à ce moment un problème à double impact. Nos stagiaires et les malades subiront les conséquences. Pour le moment, nos élèves sont reçus à bras ouverts pour leurs stages pratiques par le CHU et l’ensemble des établissements de santé qui contribuent amplement à leur formation. Nous saisissons l’occasion pour les en remercier pour les facilités qu’ils nous accordent.
Vos diplômés sont recrutés, ce qui ne serait pas le cas des sortants de l’université. Y a-t-il une différence entre vos formations et celles de licenciés en soins infirmiers prodiguées par l’université ?
J’estime qu’à partir du moment où il y a une qualification reconnue, les diplômes se valent. Il est vrai qu’il y a des dispositions dans les textes de loi qui priorisent les diplômés des instituts paramédicaux.
Votre institut compte combien de stagiaires en ce moment ?
Nous avons 485 élèves dont 150 nouveaux. Un nombre dépassant de loin les capacités d’accueil de notre établissement. En réalité il ne peut prendre en charge que moins de la moitié de ce demi-millier de stagiaires.
Justement, ne rencontrez- vous pas de difficultés pour l’hébergement par exemple ?
L’hébergement est le plus grand problème de ce début d’année scolaire. L’université de Béjaïa nous avait hébergé l’an passé plus d’une centaine d’élèves alors que cette année, ils n’ont pu le faire que pour une vingtaine. Ce qui nous a poussés à chercher d’autres alternatives. Mais cela reste quand même une contribution qui nous a allégés un tant soi peu. Nous ne saurons comment remercier madame la directrice des œuvres universitaires.
Quelles ont été les solutions trouvées?
On a surexploité tous les espaces en augmentant le nombre d’occupants par chambre et en aménageant même mon logement de fonction en dortoir. Par ailleurs, nous avons assuré le transport pour les élèves habitant dans la région périphérique de Draâ El Caïd, à Amizour, pour permettre à ceux plus éloignés d’être hébergés. D’ailleurs, certains d’entre ces derniers ne l’ont été que depuis cette semaine. Toutefois, nous pensons régler le problème dès février prochain, c’est-à-dire dès la sortie des troisièmes années en stage de mise en situation professionnelle à résidence. Ils libéreront quelques places.
Apparemment, votre institut est submergé. N’y a-t-il pas de projet de son extension ou d’une nouvelle construction ?
Effectivement, le salut viendra d’un nouvel établissement pour notre wilaya. Des démarches ont été
Entretien réalisé par A. Gana