Les avocats membres du barreau de Boumerdès ont déclenché une manifestation pacifique de trois jours depuis mardi dernier. Ces derniers ont appliqué la décision qu’ils avaient prise deux jours auparavant, lors d’une assemblée, pour protester contre les conditions d’exercice de leur profession près le tribunal du centre-ville. »Certes chacun de nous travaille pour son propre compte, mais nous ressentons tous un manque flagrant de considération, notamment au niveau de cette juridiction de première instance », nous a fait savoir, hier, un avocat de Boudouaou, ayant pris part, en compagnie de dizaines d’autres confrères, à la dite action de protestation. «On ne peut pas se taire devant ces entraves à l’exercice de notre métier qui s’y accentuent de plus en plus», ajouteront d’autres contestataires. Ces protestataires déplorent le mauvais comportement des agents en faction qui limitent exagérément leurs déplacements dans ce tribunal du chef-lieu de wilaya. L’avocat a le droit d’entrer dans différents bureau de la juridiction concernée, pour demander des renseignements sur ses clients, mais là selon leur témoignage, ils ne peuvent même pas accéder au premier étage. «Certains agents de sécurité poussent leur zèle jusqu’à nous chasser du hall du tribunal ou de nous maintenir dans des bureaux réservés à d’autres fonctionnaires», s’indignent d’autres protestataires. «Faisant-fi de notre tenue, ces agents en faction nous intiment l’ordre de ne répondre à aucun coup de fil reçu sur nos téléphones mobiles», témoignent-ils avec colère. «Ce n’est pas à nous qu’ils doivent apprendre la morale ou la bonne éducation», ont-ils enchaîné sur le même ton. Cette masse d’avocats réclame, par voie de conséquence, le respect à leur profession qui défend ou conseille les personnes physiques ou morales. L’importance de leur métier n’est pas uniquement d’assurer la défense des mandants devant les juridictions, comme l’enseignait déjà le philosophe Platon il y a 25 siècles, mais aussi de préserver la paix sociale en libérant le citoyen des éventuels abus et injustices. «Nous avons opté cette fois-ci pour une manifestation pacifique de trois jours, mais d’autres actions radicales pourraient être enclenchées si nos doléances n’auraient pas de suites.
Salim Haddou
