« Il a laissé son empreinte »

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Quand Zedek Mouloud évoque ce qui le liait à Taleb Rabah, c’est cette première anecdote qui lui revient tout de suite à l’esprit. Il remonte à 1973. «C’était la toute première fois où je le voyais pour de vrai devant moi. J’avais à ce moment-là 13 ans et je me rappelle qu’il était venu à Taourirth Moussa pour animer un gala prévu à l’occasion de l’inauguration d’une stèle. A l’époque, on découvrait les sonos, et je me souviens qu’on est allés de notre village à pied pour le voir. On s’est fait guider par le son qui nous parvenait. Ce jour-là est resté un grand moment pour moi, c’est pour vous dire ce qu’il représentait pour nous les jeunes de l’époque. Bon par la suite j’ai pu l’approcher et partager avec lui. Je dirais que j’ai eu cette chance. Car il n’y a pas beaucoup d’artistes comme lui. Chacun de nous a sans doute pris un peu de lui. Je me souviens que chacune de ses nouveautés artistiques était un succès. Je citerai « A vava », « tsnadhigh ghaf zahriw » et j’en passe…». Zedek se rappelle aussi ses nombreux passages chez le défunt quand il tenait une boutique de cassettes à la nouvelle ville de Tizi-Ouzou. Il a eu aussi à partager de nombreux plateaux de télé avec lui, notamment sur Berbère TV. «J’ai été aussi à presque tous les hommages qui lui ont été rendus de son vivant, à Tizet son village, à Aubervilliers… Mais le grand partage pour moi restera certainement ce jour où il était venu assister à mon spectacle à Nancy. Dda Rabah habitait à ce moment-là chez ses enfants du côté de Metz et j’avais pensé à l’inviter. Ce fut un grand honneur pour moi qu’il soit venu assister à mon concert, moi qui allais dans le temps, d’un village à un autre, à pied, pour le voir juste de loin… C’est un monument de la chanson kabyle qui s’éteint. Qu’il repose en paix. Et tout mon soutien à sa famille».

Propos recueillis par Djaffar C.

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