Maâtkas paralysée

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C’est décidément une nouvelle trouvaille et une nouvelle forme de protestation de la société civile qui appelle à des opérations de protestation pacifique, en décrétant les villes et villages morts.

En effet, après la grève des transporteurs et des commerçants de la commune de Tizi n’Tléta, réclamant le revêtement d’un axe routier, c’est au tour de l’UGCAA (Union des commerçants et des artisans Algériens) et des transporteurs de la localité de Maâtkas, toujours au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, d’appeler à une journée de protestation, de grève générale et de la fermeture du siège de la daïra. Les rédacteurs de l’appel, dont une copie est parvenue à notre rédaction, écrivent : «Nous revendiquons l’arrêt des travaux de l’aménagement urbain bâclés et menés d’une manière irréfléchie. Nous revendiquons aussi le revêtement rapide des routes qui se trouvent dans un état catastrophique». En Effet, l’appel à la grève a été suivi totalement et du coup, le chef-lieu de Maâtkas est devenu fantomatique. Tous les rideaux baissés et tous les commerces clos. Des dizaines de protestataires ont tenu un sit-in devant le siège de la daïra qu’ils ont, d’ailleurs, fermé. Un des commerçants que nous avons questionné à ce sujet répondra : «Pendant que les services de l’hygiène nous mène la vie dure et nous impose des conditions draconiennes, l’axe principal du chef-lieu est dans un état lamentable. Poussiéreux en beau temps et boueux par temps pluvieux. La poussière et la gadoue nous empoisonne la vie. Il est quasi impossible de respecter les normes de propreté. Nous appelons les responsables concernés à faire le nécessaire, pour redonner au chef-lieu un meilleur look». Pour sa part, le P/APC de Maâtkas, M. Slimane Khermouche, que nous avons aussi questionné à ce sujet, dira : «Les commerçants et la population sont dans leur droit. Pour notre part, nous avons, depuis plusieurs années et à chaque occasion, appelé les services concernés à revoir ce plan d’aménagement qui non seulement avance lentement mais qui présente une panoplie d’anomalies. Les services de la DUC, de l’hydraulique et ceux de l’ADE, interpellés à plusieurs reprises, ne jouent pas franc jeu et appliquent la politique de la fuite en avant. Toutefois, nous appelons les commerçants et la population à plus de vigilance et à faire preuve de sagesse et à privilégier le dialogue». Signalons qu’une importante délégation composée des services de l’hydraulique, de l’ADE, de la direction du transport, de la Sonelgaz et de la direction de l’urbanisme et de la construction est attendue dans l’après-midi pour débattre de tous les problèmes et des revendications des protestataires, dans l’espoir de trouver vite des solutions et mettre en place les mécanismes efficients, en vue de relancer les travaux de l’aménagement urbain. Signalons qu’une plateforme de revendications a été également remise aux responsables concernés. De toutes les manières, la ville de Maâtkas ressemblait, hier, à une zone fantôme. Les services concernés sont appelés à revoir leur copie et à prendre en charge sérieusement les doléances légitimes soulevées par les protestataires, pour éviter d’éventuels débordement car la colère est palpable.

Hocine T.

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