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Les produits pyrotechniques envahissent les étals

Aussi bien sur les trottoirs que sur les étals, les objets pyrotechniques ont fait leur réapparition à la veille de la célébration de la fête du Mawlid Ennaboui (Naissance du Prophète Mohamed QSSL). Certes, ces pétards sont interdits, mais tout de même et grâce à des circuits informels, ils ne cessent d’envahir les villes et villages. « On ne sait pas comment ces objets dangereux arrivent sur le marché. Pourtant, il y a un contrôle rigoureux en ce qui les concerne. Il faudrait punir comme il se doit les contrevenants. Non seulement ils sont dangereux, mais aussi ils nous inquiètent encore plus. D’ailleurs, en raison de leurs fortes détonations, ils ne nous laissent même pas dormir », nous dira un habitant du centre-ville de Draâ El-Mizan. Le constat est le même dans toutes les cités et quartiers. Notamment, la nuit, les utilisateurs les font exploser à tel point qu’ils rompent le silence nocturne et perturbent le sommeil des personnes âgées et des bébés. Quant aux prix, ils sont vraiment excessifs en cette période de vaches maigres. « Alors que nous appréhendons une année qui sera marquée par une forte augmentation de tous les prix, voilà que nous devions consentir d’autres dépenses pour l’achat des ces pétards. Certains les fixent entre cent et mille dinars quand il s’agit de ceux qui ont un grand calibre. Et puis, cela ne sert rien. Mais, il faut quand même satisfaire les caprices de nos bambins », nous répondra un fonctionnaire dans une administration accompagné de ces deux enfants, accostés devant un vendeur occasionnel de ces objets pyrotechniques et des bougies généralement demandées pour cette occasion. Alors, du coup, ce père cédera à l’exigence de ses deux petits enfants. « Ces pétards et ces objets m’ont coûté plus de mille cinq-cents dinars », poursuivra le père assailli par ces petits potaches qui voudraient encore acheter d’autres objets. Du côté religieux, les imams ne cessent de redire que cela est contraire à la loi religieuse et que leur utilisation n’est qu’une perte d’argent. « Célébrer la naissance du prophète Mohamed QSSL ne consiste ni à faire exploser des pétards ni encore moins à égorger des poulets. Il faudrait au contraire suivre sa voie et celle de Dieu. Et c’est tout », nous expliquera un imam. Au fait, pour célébrer cet événement religieux, il faudra aussi consentir d’autres dépenses afin de préparer un repas spécial « Mouloud ». À ce titre, les vendeurs de poulets saisissent l’occasion pour hausser le prix. Si le poulet vif coûtait entre deux cents soixante et deux cents quatre-vingt dinars, ordinairement, avant-hier, il a été fixé à plus de trois cents dinars alors que le vidé est à quatre cents cinquante dinars le kilo. En plus de cela, certains légumes ont flambé comme par exemple la courgette qui est présentée à cent cinquante dinars le kilo pendant que la carde est à soixante-dix dinars le kilo. Disons, enfin, que chez nous toutes les fêtes sont synonymes de hausse des prix et de dépenses supplémentaires pour les ménages, au moment où l’on parle d’austérité.

Amar Ouramdane

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