»Nos responsables actuels poussent leur outrecuidance jusqu’à remettre en cause la décision d’un wali, pourtant prise pour l’intérêt public ». Cette phrase est lâchée avec colère par des représentants du comité de la cité du 05 juillet de Chabet El-Ameur, qui s’étaient attroupés encore par deux fois, au cours de la semaine dernière, devant la mairie, pour protester contre l’accaparement de leur espace vert. Ils avaient alors réitéré leur opposition à un promoteur immobilier ayant entamé la construction d’un immeuble dans une partie d’un terrain, initialement réservée à l’aménagement d’un lieu de détente, sur instruction de l’ex-wali, Kamel Abbas. »Non à l’expropriation de notre espace vert », tempêteront-ils, en notant que la dite assiette foncière, devenue micro-zone d’investissements, abrite déjà d’autres infrastructures d’utilité publique, à l’instar d’une huilerie. S’appuyant surtout sur la loi 07-06 du 27 mai 2013, relative à la gestion et à la protection des espaces verts, la masse des habitants de la cité susmentionnée semble déterminée à obtenir gain de cause. Ces protestataires, ayant opté tout récemment pour des sit-in sans blocage des activités de la mairie, envisagent de s’en remettre successivement aux responsables de la daïra et de la wilaya, si leur doléance n’a pas de suite au niveau communal. »Pour nous concentrer sur cette question d’ordre écologique, vitale, nous avons mis de côté la réclamation de l’amélioration des commodités de vie », enchaîneront certains délégués du dit quartier de l’indépendance. Ces contestataires se joignent à chaque fois, faut-il le rappeler, à des centaines d’habitants d’autres cités, lesquels reviennent sempiternellement à la charge pour protester, notamment, contre les coupures de l’AEP, le mauvais état des routes, la faiblesse de l’éclairage public, l’insuffisance des écoles et des salles de soins et le manque du transport public. La préservation des espaces verts, signe de progrès des citoyens, constitue un souci chez les habitants d’autres centres urbains, à l’instar de ceux de Bordj Ménaïel, qui ont intégré une telle doléance parmi les diverses revendications mises en avant lors de leur action de protestation spectaculaire d’il y a deux semaines. Cette manifestation survient deux mois après une série d’actions enclenchées par les résidents d’un quartier du chef-lieu de wilaya, contre un particulier ayant enfreint la disposition juridique en vigueur, en construisant une échoppe commerciale à l’intérieur du jardin jouxtant leurs immeubles et ces habitants attendent jusqu’à l’heure actuelle le règlement de ce problème.
Salim Haddou
