Bouzid Attaf, dit Bouzid Ath Awdhella, est natif du village Taderth Lejdid dans l’aârch Iwakuren en haute montagne, dans la commune de Saharidj. Il est né le 13 février 1930. Il était sans conteste l’un des plus populaires personnages de toute la région sinon de Kabylie, et ce, du fait d’être le chef de la troupe de l’un des plus célèbre orchestre folklorique « idheballen » qui s’est taillé une solide réputation à travers toute la Kabylie et même au-delà. Sollicité de partout, il participa avec ses compagnons à tous les grands événements pour leur donner une touche de joie parmi lesquels l’ont citera, entre autres, toutes les finales de coupes de la JSK, la libération de Matoub Lounes. Un mémorable d’événement où il passera une semaine entière chez le rebelle pour animer des soirées de folie et égayer une impressionnante foule de jeunes en délire qui ont accouru des quatre coins de la Kabylie. Sa troupe a été aussi de la partie lors de la visite de Mohamed Boudiaf à Tizi-Ouzou. Cela pour ne citer que les grands événements qui ont marqué la Kabylie, auxquels il contribua pour apporter sa note de joie et faire vibrer l’assistance. Son fils Hamid nous apprendra qu’il s’est initié à la musique du tiroir très jeune, en commençant par la flute durant les années 40/50 étant berger, en sillonnant les parcours de pâturage avec ses compagnons de fortune en haute montagne. Il se mettra à la gheita (instrument de musique semblable à la trompette sans manche) en 1962 durant la fête de l’indépendance en compagnie de Mohand Oussaid, lui aussi joueur de la gheita, Hocine Ath M’hand au tambourin (etvel) et Salah Oumouchen au bendir. Une troupe unique qui se fera invitée partout pour marquer de son empreinte cet historique événement du recouvrement de l’indépendance. Elle s’imposera sur la scène et se fera inscrire au calendrier des animateurs des festivités tant locales que nationales en parallèle à l’animation des fêtes de mariages, des circoncisions, fêtes nationales, religieuses. En parallèle, chacun des membres de cette légendaire troupe exerçait un autre métier pour vivre. Bouzid et Mohand Oussaid en qualité de maçons, Salah taxieur et Hocine fellah. Le dernier qui se joignait à eux, Mohand N’Ait Ali, exerça, quant à lui, l’un des plus anciens métiers en Kabylie, à savoir tailleur de burnous auxquels il ajouta la touche finale après le tissage, tel que le façonnage et la broderie. C’est dire qu’ils ont exercé le métier d’idheballen par amour pour la culture et le folklore ancestral et représenter aussi dignement la Kabylie sur le volet folklore et culture sur la scène nationale. Notons, enfin, que Bouzid N’Ath Awdhella est mort à l’âge de 85 ans et enterré au cimetière du aârch Iwakuren à Raffour, où il a résidé depuis la destruction de son village natal en 1957 par l’armée coloniale.
O. S.

