La lutte engagée par les forces de sécurité contre l’islamisme armé depuis plus de deux décennies se poursuit, particulièrement en Kabylie où l’on soupçonne fortement la présence des dernières poches de l’ex-GSPC. Comme preuve, en cette fin d’année, deux anciens terroristes ont été abattus par une patrouille militaire, avant hier, vendredi, en milieu d’après-midi, près d’Azeffoun, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. S’ajoutant à l’élimination d’au moins huit sanguinaires dans les maquis voisins d’Aghribs durant ces trois dernières semaines, ce coup de filet, s’étant appuyé sur des renseignements précis, est le prolongement d’une série d’opérations enclenchées, tout au long de cette année, tant à Tizi-Ouzou qu’à Boumerdès ou à Bouira. L’on soupçonne encore par ailleurs dans ces trois wilayas la présence, au bas mot, de plus de 150 terroristes. Lesquels se sont constitués en seriates (sections) d’une vingtaine d’éléments. Mais on laisse entendre qu’ils n’auraient plus d’émir zonal, après l’élimination du chef sanguinaire Abdelmalek Gouri en compagnie de deux de ses acolytes, Aux Issers, au début du mois de décembre 2014. Une période où les brigades spéciales de la police judiciaire locale avaient, à l’Est de Boumerdès et à Boudouaou, à trois reprises, démantelé des groupes de jeunes personnes fortement suspectées de s’enrôler dans les groupes terroristes de Daech, suite au décryptage de leurs messages à travers des réseaux sociaux. Moins d’un mois plus tard, les forces locales de sécurité qui renforçaient les maquis de Ghzerwal, dans la même wilaya, ont éliminé deux terroristes et capturé un troisième. Fin janvier, un repenti du nom de Bessas s’était rendu avec armes et bagages aux autorités militaires de Sidi Daoud. S’ajoutant aux aveux du terroriste capturé les indications de ce dernier avaient permis d’enregistrer moult exploits dans la lutte antiterroriste. Un bilan établi au début de juin 2015, sur la base d’informations recoupées, faisait état, déjà de la neutralisation d’au moins cinq émirs de serriates irréductibles de l’ex-GSPC et six de leurs acolytes, dans la zone montagneuse précitée. Ne lâchant guère prise, surtout après le mois sacré de Ramadhan caractérisé par une haute surveillance militaire, les forces locales de sécurité ont éliminé pas moins de dix autres terroristes depuis l’été dernier, dans les circonscriptions de Sidi Daoud, Bordj Ménaïel et Dellys. Méthodiquement enclenchées sur la base d’indices précis, ces opérations militaires, suivies du démantèlement de deux réseaux de soutien à l’islamisme armé dont l’un tentait d’enrôler de nouvelles recrues pour l’ex-GSPC à cap Djinet et Aïn El Hamra, avaient permis en même temps de déjouer des incursions terroristes conçues pour racketter des paysans. La wilaya de Bouira, qui paraissait pourtant calme au printemps 2015, a été le théâtre d’une opération spectaculaire, au cours de laquelle pas moins de 27 terroristes ont été mis hors d’état de nuire. Réunis pour un conclave dans un maquis de Boukrem au Nord-ouest de ce département, ces sanguinaires, originaires de Boumerdes, d’Alger et de Tizi-Ouzou, avec un statut de chef de serriates, sont tombés dans une embuscade des détachements locaux de l’ANP, relevant de la 1ère région militaire de Blida. Chose importante, parmi les 27 terroristes éliminés, certains avaient l’ambition de remplacer le dénommé Gouri, abattu quelque mois auparavant, en tant que chef de la nébuleuse sanguinaire écumant particulièrement la Kabylie. D’autres interventions fructueuses ont eu lieu, surtout tout au long de l’automne dernier, dans certaines zones sensibles, à l’Est de la ville des Genêts. Au bas mot, et pour cette seule période, près d’une dizaine de terroristes y ont été neutralisés. L’on notera, enfin, la destruction des casemates dont une cinquantaine dans ces trois wilayas de Kabylie, le désamorçage des dizaines de bombes artisanales et la récupération à chaque exploit contre cet islamisme ravageur d’importants arsenaux de guerre. Et l’on ne peut qu’espérer la poursuite de cette lutte contre la nuisance de ces hordes terroristes, transnationales, jusqu’à leur extermination.
Salim Haddou
