Les habitants d'El Hammam en colère

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Hier matin, ce sont les habitants du village El Hammam, relevant de la commune de M'Kira, qui ont fermé tout d'abord leur mairie avant de déléguer un groupe de citoyens d'aller bloquer toute activité au sein du siège de la daïra de Tizi-Gheniff.

Cette protestation a été décidée lors de l’assemblée générale des citoyens du village, le 22 novembre dernier, où ont été discutés tous les problèmes dont ils souffrent. « Nous avons donné plus d’un mois aux autorités locales, mais nous n’avons eu aucune réponse. C’est pourquoi nous avons décidé de passer à l’action. Car, nous savons que nos doléances n’allaient pas aboutir si nous ne réagissons pas. Nous sommes un village oublié dans cette commune », nous répondra M. Makhlouf Malaoui, en sa qualité de président du comité de village. Les protestataires sont décidés à maintenir la pression, d’autant plus que pour ce premier jour, personne n’est venue à leur rencontre. « En tout cas, en raison de la multitude des problèmes, nous demandons qu’une commission vienne directement de la wilaya afin d’étaler l’état piteux dans lequel nous baignons », enchaînera notre interlocuteur. Tous les autres membres du comité étaient unanimes à affirmer que leur village est écarté des opérations de développement que l’APC garantit aux autres villages. Pour avoir connaissance des préoccupations du comité M. Makhlouf Malaoui nous remettra une plateforme de revendications dans laquelle sont consignés pas moins de quatorze points inhérents à cette situation chaotique dans laquelle est plongé le village El Hammam. Concernant, tout d’abord, l’eau potable, on peut lire que la conduite du village est défectueuse et que la quantité servie est insuffisante et de mauvaise qualité. Par ailleurs, les rédacteurs du document en question soulignent qu’il y a manque de réservoirs. En deuxième position, les membres du comité évoquent l’état dégradé de l’école primaire et d’insécurité des élèves, en signalant l’absence de ralentisseurs devant l’établissement, les panneaux de signalisation qui y font défaut, le manque d’éclairage et de gardiennage de nuit en insistant aussi sur l’état piteux de la cour de l’école toujours inondée en hiver et sa transformation en tourbillons de poussière en été. Les représentants du village voient, par ailleurs, qu’il y a un manque de bacs à ordures d’une part, et leur enlèvement qui ne se fait pas régulièrement engendrent un véritable désordre sans passer sous silence la gêne éprouvée par les habitants, d’autre part. Ils enchaînent, ensuite, avec le retard énorme accusé dans la finalisation du projet de gaz naturel qui cause des désagréments considérables au réseau routier, d’où le risque d’effondrement de quelques demeures. Vient l’éclairage public qu’ils qualifient de défectueux et d’insuffisant, à quoi s’ajoutent les pannes récurrentes et chutes de tension fréquentes du réseau électrique. Les membres du comité demandent l’ouverture de pistes agricoles ainsi que des accès aux cimetières du village, en aménageant celles déjà existantes sans omettre, d’ailleurs, les clôtures qu’exigent ces cimetières. Vu la rareté de l’eau courante dans les robinets, ils jugent que les sources et les fontaines d’El Hammam soient aménagées en prévision d’un été qui s’annonce chaud en raison du manque de pluviométrie. Pour l’amélioration du réseau routier, M. Malaoui et ses adjoints du bureau du comité attendent des autorités, d’ores et déjà de programmer des opérations de revêtement en béton bitumineux et des caniveaux après la finalisation du projet de gaz naturel. Ils anticipent de donner de la chance aux citoyens nécessiteux de bénéficier des quotas de logements sociaux dont bénéficiera la daïra de Tizi-Gheniff, d’autant plus qu’à M’Kira, les programmes de logements de ce type sont inexistants. Dans la même plateforme de revendications, ils relèvent que leur village est l’un des plus enclavé en matière de transport public parce que les transporteurs agréés à assurer les déplacements entre leur village et Tizi-Gheniff par Ath Itchir s’arrêtent précisément au village d’El Had, distant d’environ un kilomètre du leur. Enfin, ils insistent sur la réparation du glissement de terrain engendré lors de l’ouverture de la piste vers Tamridjt, afin d’éviter l’écroulement des maisons menacées en nombre de quatre, en y programmant des murs de soutènement en béton armé. Ce sont là les problèmes soulevés par les habitants de ce village. « La mobilisation est maintenue jusqu’à la satisfaction entière de notre plateforme », conclura M. Makhlouf Malaoui.

Amar Ouramdane

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