La transplantation rénale dès le 1er semestre 2016

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Le Centre hospitalo-universitaire de Béjaïa s’apprête à effectuer sa première greffe rénale durant la première moitié de l’année 2016, a annoncé le professeur Danoun, DG de cette structure hospitalière, lors de son intervention au séminaire de néphrologie organisé par l’EPH de Kherrata, samedi dernier.

Le responsable du CHU, en nette réponse à une question sur les possibilités de développer la transplantation au niveau de sa structure, dira : «Le CHU de Béjaïa inscrit dans son programme d’action la transplantation rénale et aussi de la cornée pour le 1er semestre de l’année 2016, étant donné que nous disposons d’une équipe de néphrologie bien étoffée». Outre le soulagement des malades insuffisants rénaux de la wilaya, ayant des donneurs qui attendent désespérément cette chance d’être greffés, réaliser cette technique qualifiée d’idéal traitement à l’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT), sur le plan médical comme sur le plan économique et social, constitue par delà une suite logique dans le développement de la médecine néphrologique dans sa globalité. Car, pour le Docteur Cherfaoui, spécialiste dans ce domaine et doyen des néphrologues à Béjaïa, la wilaya en question est dotée en ce moment de pas moins de sept centres d’hémodialyse entre ceux du secteur publique et du privé ayant permis donc de prendre en charge les quelques 900 insuffisants rénaux, sachant que les hôpitaux de la wilaya sont dotés de néphrologues, d’urologues et aussi de chirurgiens viscéralistes, comme c’est le cas de l’EPH de Kherrata et du CHU. À vrai dire, «le retard en termes de greffe rénale est nationale», dira le Professeur Haddoum, chef de service de néphrologie au CHU Mustapha Bacha. Pour lui, la volonté politique doit être exprimée dans le cadre du développement de la transplantation d’organes et de tissus. Le professeur Haddoum indique que «l’Algérie a fortement investi en matière d’ouverture de centres d’hémodialyse, dont le nombre s’élève actuellement à 500 centres pour quelques 20 000 malades, dépassant de loin les pays voisins, mais il est d’un poids économique très lourd pour les caisses de l’État». Un fardeau, un mal nécessaire, qui consomme 20% du budget de la santé soit 200 millions de dollars avec quelques 4 000 nouveaux cas chaque année. Il fallait alors songer au développement de la greffe qui reste un traitement de choix pour le malade et aussi une manière de réduire le coût et les dépenses en matière de ces traitements de suppléances qui ne peuvent en aucun cas assurer toutes les fonctions du rein. Mais cela s’avère un long chemin qui demande, donc, que les insuffisants rénaux soient adéquatement traités et suivis, sinon, et pour le meilleur des cas, que l’on tache à la prévention des maladies rénales qui peuvent évoluer vers les INRCT. À cet effet, d’autres intervenants ont fait le point sur la conduite à tenir devant l’augmentation de la créatinine et de l’urée, développée par le Docteur Anes, chef de service de néphrologie de l’EPH de Kherrata, et les risques cardiovasculaires chez les malades urémiques et le bilan essentiel pour un hypertendu, expliquées par le professeur Bouali du CHU de Béjaïa. De leur côté le professeur Deguaichia de Annaba s’est attelé sur la manière optimale d’estimer la fonction rénale, le Dr Boudelia et son binôme Dr Arzour du CHU Mustapha ont fait le point sur le rein et la prise de médicaments pour que le néphrologue du même centre clôture la séance par une communication bien illustrée sur la complication chirurgicale de la fistule artério-veineuse.

Ainsi donc, une multitude d’interventions rien que pour le rein, un petit organe à plusieurs fonctions et dont la dégradation s’avère gravissime pour tout le corps. Pour clôturer, Nacer Bellil, directeur de l’EPH de Kherrata, organisateur de cette journée de formation médicale et de prévention des maladies rénales, souhaite que telles journées soient tenues traditionnellement, car bénéfiques aux professionnels de la santé et aux malades insuffisants rénaux qu’il rassure d’une amélioration de leur prise en charge.

Nadir Touati

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