À l’Instar de toute les communes que compte la Kabylie, la population de Timizart, commune relevant de la daïra d’Ouaguenoun, s’apprête à son tour à honorer la mémoire du dernier chef historique, feu Hocine Aït Ahmed. En effet, sous l’égide de la section locale du FFS, une veillée à sa mémoire sera organisée, ce soir à Souk El Hed, chef-lieu de la commune. «Ce n’est que justice !», nous dira Mohand. T, un ancien militant du parti, avant de poursuivre : «nous sommes fiers d’avoir milité au sein du FFS sous la houlette du leader charismatique, Hocine Aït Ahmed. La nouvelle de sa disparition nous laisse orphelin d’un guide, à la fois politique et spirituel. C’est que, de tout temps, le personnage, qui tient du valeureux Cheikh Mohand Ou Lhocine et de la légendaire Fadhma N Soumer, incarnait pour nous un idéal de grandeur, de liberté de tolérance, d’abnégation et de refus de la fatalité». Un avis que beaucoup partagent et tiennent à souligner, comme l’ancien secrétaire de la section FFS de Timizart, en l’occurrence A. Hamid, qui nous dira à cette occasion : «on aimerait que la section locale puisse parvenir à organiser le départ des citoyens qui iront assister aux funérailles du grand révolutionnaire et l’homme de la démocratie que fut Hocine Aït Ahmed. Il est évident que l’hommage qui va lui être rendu, ce soir, est une aspiration légitime des citoyens de notre commune. Notre souhait est aussi de faire connaitre la lutte de ce personnage hors du commun, à la nouvelles génération afin que son legs, tant militant que culturel, soit relayé et perpétué par notre jeunesse pour que le flambeau de la lutte pour la démocratie, la dignité la citoyenneté ne s’éteigne jamais. Une vie debout, tel était son leitmotiv, il nous revient de perpétuer cet idéal. Il m’est triste de constater que malgré le deuil de huit jours, annoncé officiellement par le gouvernement, les drapeaux ici au niveau de la commune ne sont pas mis en berne. C’est triste et lamentable. C’est pourquoi cette veillée de ce soir sera, justement, une occasion de rappeler le combat de notre leader mais aussi d’interpeller ceux qui ont failli à leur devoir». Pour beaucoup de militants, la meilleure manière de perpétuer la mémoire de Hocine Aït Ahmed est de faire connaître son parcours, rééditer ses œuvres et surtout créer, d’ores et déjà un musée Hocine Aït Ahmed, comme nous le dira Hend. A, un autre fervent supporter du chef charismatique : «beaucoup de gens ne savent pas que Hocine Aït Ahmed était aussi poète émérite dans la langue kabyle, il parait qu’Idir et Ferhat Mhenni possèdent des enregistrements de ses poèmes, la culture kabyle gégènerait à voir ces poèmes édités et mis à la disposition des mélomanes. On souhaite une réédition et distribution de tous les livres écrits par Hocine Aït Ahmed, cela d’une part, et d’autre part recueillir toutes ses contributions et autres interviews parues dans les journaux afin de préserver sa mémoire». En attendant, les préparatifs pour la veillée de ce soir vont bon train, les militants et les citoyens, coude à coude, veillent afin que le meilleur des hommages puisse être rendu au dernier «fils de la toussaint», Monsieur Hocine Aït Ahmed.
A.S Amazigh