L’inquiétude gagne les paysans

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La sécheresse qui sévit depuis la dernière semaine du mois d’octobre, commence à inquiéter, sérieusement, les agriculteurs qui scrutent anxieusement le ciel, guettant le moindre passage nuageux qui annoncerait une averse. Ceux qui ont le plus à se plaindre de ce retard des pluies automnales sont les éleveurs, sachant que l’herbe précoce qui vient à leur secours au moment propice, dénommée localement Thakharfit, soit au moment de la reproduction et la mise à bas des femelles dont profitent les nouveaux nés, et qui a commencé à pousser immédiatement après les orages du début septembre, a été complètement asséchée par la longue canicule. Même les traditionnels pâturages qui devraient être, à l’heure actuelle, recouverts d’un tapis vert, sont restés tristement gris et n’offrent aucune pitance au cheptel, toutes espèces confondues. Ainsi, la prochaine saison de la fenaison risque d’être sérieusement compromise sur les terrains non irrigués dans le cas où cette sécheresse se prolongera encore, d’autant plus que le givre et le verglas se sont mis de la partie depuis la deuxième semaine du mois en cours. Par ailleurs, c’est l’oléiculture qui en prend un coup sévère à cause de ces conditions climatiques des plus défavorables, sachant que les grains de la récolte arrivée à maturité tombés par terre, se déshydratent rapidement notamment au niveau des oliveraies exposées au soleil. Sur celles non irriguées, les grains déjà rachitiques s’assèchent même sur les branches chargées et commencent à se détacher pour former un tapis épais sous chaque olivier ne gardant que la peau sur le noyau. La céréaliculture, elle aussi, n’est pas épargnée par cette sécheresse vu que la campagne de labour-semailles est menée à terme depuis la deuxième semaine de décembre. Du coup, les grains des semences risquent de moisir et ne plus germer. Ce qui porterait un coup dure sur le prochain rendement tant sur le volet quantitatif que qualitatif. Ajouter à cela, les maladies que charrie dans son sillage la sécheresse. L’inquiétude des malheureux paysans a augmenté d’un cran depuis la prière de la pluie «salat el istisqaa» pratiquée depuis une dizaine de jours dans les mosquées à travers le pays, sur appel du ministère des Affaires relieuses, mais non suivie de l’effet escompté. Le ciel est resté désespérément serein et sec. Ce qui justifie la vive inquiétude des campagnards qui croient encore fort à ce genre de croyances, dont la plupart vivent des produits de l’agriculture, toutes filières confondues.

Oulaid Soualah

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