La 9ème rencontre poétique amazighe de la Soummam a tenu toutes ses promesses. C'est le vingt-quatre décembre, dans une salle archicomble, que le coup d’envoi de cette neuvième édition a été donné.
Pendant quatre jours entiers, plusieurs poètes, les Imediazen, se sont succédé sur le plateau de la neuvième édition des rencontres poétiques amazighes de la Soummam, pour déclamer leur œuvre, le fruit de leur travail, et le produit de leur inspiration. Avant l’ouverture du Festival, une minute de silence a été observée à la mémoire d’Aït Ahmed et de Taleb Rabah. Après cela, l’animateur de la rencontre est rentré dans le vif du sujet en donnant la parole au président de l’association qui a retracé l’ensemble des activités réalisées pour la promotion de la culture amazighe. Beaucoup ont répondu à l’appel : élus, administrateurs, faiseurs de rimes et aussi, la famille et les amis du parolier, Mohammed Ben Hanafi, à qui un vibrant hommage a été rendu cette année. Ses amis ont, tour à tour, pris la parole pour apporter leurs témoignages sur ce grand poète. Rabah Boudjemaa, Ourida Sider, le fils du défunt et les gens de son village ont retracé le parcours de cet homme qui a beaucoup donné à la radio chaine 2 et à la culture amazighe. M. Bentifraouine Mahmoud, élu de la ville d’Akbou, enchaina en prenant la parole pour déclarer l’ouverture officielle du festival. À cette occasion, des lots de livres « Tacemlit » ont été remis aux lauréats de la précédente édition, la 8ème rencontre. Une collation a été donnée aux présents dans la soirée, avant qu’un plateau radiophonique soit organisé par la chaine2. Durant cette soirée, au niveau du centre d’hébergement, une réunion a eu lieu, regroupant les poètes avec les membres du jury pour discuter des critères d’évaluation.
La deuxième journée a été réservée à la compétition. Quatre sessions ont été programmées. À 10h, les membres du jury au nombre de cinq, munis de fiches d’évaluation, suivent attentivement les déclamations. Le public venu en grand nombre, a apprécié la poésie déclamée, tant les thèmes abordés étaient intéressants. Les Imediazen ont, en effet, mis du cœur pour exprimer leurs sentiments. La deuxième séance a eu lieu dans l’après-midi et dans la même ambiance de fête. Vers 17h, le public a été convié à suivre une conférence animée par Ourida Sider, animatrice de la radio chaine 2, dont le thème a été » la valeur de la femme chez Mohammed Ben Hanafi ». Celui-ci a toujours considéré la femme comme étant un élément important dans le domaine professionnel, culturel et familial. Pour le poète, la femme est la première école où l’enfant apprend sa langue et sa culture. L’animateur de plusieurs émissions à la radio chaine 2 a toujours mis au devant de la scène la femme. Il a lancé Nouara dans l’émission des enfants. Malika Domrane est passée par la chorale Fatma N’Soumer constituée de 40 filles, et dont la plupart sont aujourd’hui des cadres dans la société.
En parallèle avec ces activités, le hall de la maison de jeunes a abrité une exposition vente de livres avec la participation d’une dizaine de maisons d’édition.
Tard dans la soirée, au niveau du centre d’hébergement, les poètes se sont donné à cœur joie à un récital poétique libre. Dans une ambiance bon enfant, le concours de poésie repris au matin du troisième jour des plus belles manières, sous le regard attentif des membres du jury qui scrutaient le moindre geste, la moindre mimique. Des applaudissements et des youyous fusaient dans la salle pour encourager les poètes. Le niveau a été très appréciable et le public a exprimé sa satisfaction. De temps à autre, quelques amateurs, subjugués par les paroles féeriques des faiseurs de rimes, décident de monter sur scène pour déclamer un poème, même hors concours. Chaque Amediaz a eu droit de déclamer 3 poèmes.
Dans l’après-midi, le public a été convié à suivre une conférence animée conjointement par Hamid Bilek, directeur au patrimoine culturel au Haut-commissariat à l’Amazighité et Hacène Halouane, ami du poète, professeur à l’université de Tizi-Ouzou. Tous deux, ils ont développé les thèmes suivants : «Le rôle de la poésie dans la sauvegarde du patrimoine, et Les artistes de l’époque de Ben Hanafi». Un débat riche s’est engagé à la fin de la conférence, notamment sur le rôle du HCA, la poésie en tant que patrimoine, et la situation socioprofessionnelle des artistes. Un intérêt particulier a été accordé au mouvement associatif qui se démène seul sur le terrain pour maintenir une certaine dynamique et rapprocher les artistes pour découvrir de nouveaux horizons. Dans la soirée, une séance de poésie libre est organisée au niveau du centre d’hébergement.
Les membres du jury ont travaillé tard dans la nuit pour départager les concurrents.
La parole est, ensuite, donnée aux membres du jury. Yacine Zidane, président du jury de ces neuvièmes rencontres, a pris la parole pour relater le travail effectué et préciser les critères sur lesquels ils se sont basés pour évaluer le travail des poètes. Après avoir présenté chacun des concurrents, ainsi que les thématiques sur lesquels ils ont travaillé et le type de poésie présentée, le jury de cette neuvième édition a proclamé les résultats officiels, accordant le prix d’encouragement à Djamel Kassouri, le prix du jury à Meziane Imghi et le prix féminin à Fatima Sail. Le 4ème prix a été accordé à Louni Salah, le 3ème à Haroun Amar, le 2ème à Bouchiba Fatiha et enfin, Kassa Taarkoubet a été déclaré lauréat de cette neuvième édition du Festival de la Poésie Amazighe de la Soummam.
N. Si Yani