L’année 2016, avec elle la rentrée des classes après les vacances d’hivers, commence avec un vent de spéculation et d’inquiétude.
Une situation née suite aux annonces d’une hausse éventuelle des prix des différents transports publics de voyageurs. Même si jusqu’à présent, peu sont les transporteurs qui ont franchi le pas et revu leurs tarifications à la hausse, la volonté est là chez les autres, au grand dam de la population. L’application de la note portant augmentation des carburants commence à avoir des répercussions sur le quotidien des citoyens. En effet, depuis le 1er janvier, au niveau des pompes à essences, tous les prix des produits proposés ont été revus à la hausse, comme annoncé depuis quelques semaines par le gouvernement. Les carburants étant depuis le début de l’année proposés à quelque 30% de plus que leurs tarifs initiaux, l’impact ne s’est pas fait attendre et le secteur des transports publics est le premier à suivre la cadence. À Tizi-Ouzou, en effet, les travailleurs de ce secteur affichent, d’ores et déjà leur volonté d’augmenter les tarifs. Même si pour le moment les augmentations ne sont pas effectives, se limitant à des rumeurs et des annonces non officielles, il n’en demeure pas moins que la résolution est là. Et devant toutes ces éventualités, le voyageur semble pris au piège, subissant l’impact de plein fouet. Pour commencer avec le transport inter-wilayas, il ne devrait sans doute pas être en reste à ce qu’on considère, désormais, comme une suite logique des événements. Et la hausse des prix pratiquée devrait, elle aussi, intervenir incessamment. C’est le cas, d’ailleurs, du trajet Tizi-Ouzou-Alger. Des rumeurs qui nous ont parvenues, hier, font même état d’une hausse de 120 DA, pour atteindre 300 DA le voyage vers la capitale. Renseignements pris auprès d’un représentant de cette corporation «rien n’est encore officiel». N’écartant pas cette hausse qui est pour lui «automatique», il soutient néanmoins qu’une réunion de la corporation tranchera sur la question. On décidera, ainsi, de la suite à donner à la mesure de hausse des prix des carburants pour limiter l’impacte sur les transporteurs. Le taux de la hausse ainsi que la date de la mise en application en découleront. Le trajet a, pour rappel, connu une hausse de 50%, il y a de cela un peu plus de quatre ans.
Une hausse de 10 DA pour le transport urbain à compter d’aujourd’hui
De leur côté les transporteurs urbains de la ville des Genêts devraient appliquer leur nouvelles tarifications à compter d’aujourd’hui. Hier, une réunion de ces derniers qui assurent le transport à travers les différentes lignes du chef-lieu de la commune à bord de fourgonnettes 7 places, a abouti à l’application de la décision de hausse de 10 DA dès aujourd’hui. À compter de cette date, en effet, les usagers qui payaient auparavant 20 DA pour se déplacer d’un point à l’autre de la ville, vont devoir s’acquitter de 50% plus et payer 30 DA. Selon des représentants de ces transporteurs rencontrés hier à proximité de l’ancienne gare routière, à l’entrée ouest de la ville, un écrit annonce que la décision a été transmise à la direction des transports locale ainsi qu’aux autorités locales. Ceci, au moment où les voyageurs ont été prévenus par des écrits placardés à l’intérieur des véhicules. «C’est automatique, on ne peut pas ne pas augmenter car en plus du carburant, il y a aussi la vignette dont le prix à augmenté les produits d’entretient et autres huiles», soutenait, hier, un transporteur urbain. Un autre le rejoint pour explique : «Le plein qui me coutait avant quelques 900 DA, me nécessite désormais 1 500 DA. Vous imaginez l’impact que cela peut avoir sur notre revient ?» Pour eux, l’augmentation de 10 DA, même si elle peut sembler plus au moins «abusive» pour les voyageurs, elle ne l’est point pour les prestataires de ce service. «Avec cette hausse, nous parvenons à peine à couvrir l’augmentation et pour nous, rien ne va changer côté gain», avoue un autre transporteur. Une même décision est aussi à prévoir pour le transport interurbain. La aussi, en parallèle aux rumeurs, il y a l’annonce de réunions des membres des corporations pour décider des mesures à entreprendre. La question qui devrait être posée désormais est celle de savoir sur quelle base ces augmentations vont être décidées ? La direction des transports n’a-t-elle pas son mot à dire dans cette mesure qui a fini par s’imposer d’elle-même ? Une commission ne devrait pas être créée dans ce cadre afin de limiter les dégâts et faire en sorte que les deux parties, le transporteur d’un côté et le voyageur de l’autre, sortent satisfaites ? Ou alors la hausse sera celle du dictat des transporteurs ? Une chose est sûre, une fois de plus, le dindon de la farce n’est autre que le voyageur, obligé de se soumettre aux pris qu’on lui impose.
Tassadit Ch.

