Décevantes vacances scolaires pour Karim

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Durant les vacances d’hivers, beaucoup de jeunes habitant les villages et compagnes, s’adonnent à cœur joie à la chasse aux grives. En effet, karim, un jeune collégien âgé de 15, comme, d’ailleurs, beaucoup de jeunes de son âge qui ont la chance d’avoir un pied-à-terre au village, aime bien passer les vacances d’hiver chez ses grands parents au village à Béjaïa. Sous prétexte de leur donner un coup de main dans la récolte des olives, dès le dernier jour de classe, il se précipite dans le premier bus en partance pour son village. En réalité ce qui fait courir le jeune Karim, ce n’est pas tout à fait le ramassage des olives qu’il trouve, d’ailleurs, très fastidieux et sans grand intérêt à ses yeux, mais, c’est surtout le piégeage des grives et des rouges-gorges. C’est sa passion, et il sait s’y prendre. Les années précédentes, il ramenait, chaque jour, des chapelets d’oiseaux à la maison, égorgés, plumés et prêts à être jetés sur les braises du canoun, que sa grand’mère lui allumait dans un coin de la cour de la maison. Le garçon se régalait, il se délectait et de la chair délicieuse des oiseaux et du fumée suave qui se dégageait de la graisse des oiseaux des fond au contact des braises. Mais pour parvenir à ce moment d’extase, Karim doit se lever tôt pour partir à la recherche des hannetons qu’il va déterrer à l’aide d’une petite pioche sous les oliviers. Ces petites bestioles bien blanches, à la tête orange, servent d’appât pour les oiseaux. Puis, une fois approvisionné en hannetons, il part à la recherche de bons emplacements pour ses pièges. Et c’est là tout l’art du piégeur. Il faut bien savoir choisir les bons buissons où les oiseaux ont l’habitude de se poser pour chercher leur nourriture. Quand la dizaine de pièges, dont dispose Karim sont bien camouflés sous terre, il ne reste plus qu’à s’éloigner des buissons pour ne pas effrayer les oiseaux et effectuer des rondes d’inspection, toutes les demi-heures environs. La joie du chasseur se décuple, quand il voit les oiseaux pris à la gorge. Mais cette année, constate Karim avec une grande déception, il n’ya ni hannetons ni grives ni rouges-gorges. Comme il n’a pas plu, le sol est dur et les hannetons sont introuvables. La grive et le rouge-gorge sont des oiseaux migrateurs qui vivent, normalement en Europe, qui ont l’habitude de venir passer l’hiver sur la rive Sud de la Méditerranée, à la recherche d’un peu de chaleur, explique-t-on à Karim. Mais ces dernières années, avec le réchauffement climatique, il fait aussi chaud en Europe qu’en Afrique, alors les oiseaux n’ont plus besoin de traverser toute la Méditerranée pour trouver un peu de chaleur.

B Mouhoub.

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