La population d’Aïn El Hammam ressent de plus en plus les conséquences du manque de pluie qui dure maintenant, depuis plus d’un mois. La crainte gagne, également, les simples citoyens qui constatent que le débit de certaines sources est réduit à de simples filets d’eau. Les lits des oueds à sec, depuis plusieurs semaines, ne sont plus que des étendues de sable et de pierres traversées par un liquide douteux plus noirâtre que limpide. Comme les autres fontaines de la région, Thimedhouine, une source sise en contrebas de la route nationale 71, commence à donner des signes d’affaiblissement, faute de renflouement de sa nappe. Ce manque de pression, constaté à l’ouverture des robinets, corrobore cette inquiétude des habitants qui connaissent cette source au débit important. Lors de notre passage, il y a quelques jours, nous avons constaté que la source s’est affaiblie alors que même au plus fort des chaleurs de l’été Thimedhouine est arrivée à satisfaire de nombreux amateurs de son eau. Les robinets qui déversaient des flots considérables, ont réduit leur débit. On remplit difficilement en cinq minutes les bidons qu’on remplissait en une minute, au plus fort de l’été. Les citoyens venus s’en approvisionner ne manquent pas de relever cette «situation» qu’ils qualifient d’«inquiétante». à cette carence s’ajoute le manque de civisme de certains citoyens qui gaspillent l’eau sans penser que le réservoir naturel d’où elle prend sa source peut s’assécher du jour au lendemain. Peu soucieux d’économiser ce précieux liquide, certains oublient de fermer les robinets après avoir rempli leurs bidons. Il faut noter, également, que, suite à des travaux d’aménagement qui y ont été effectués à deux reprises, les abreuvoirs pour le bétail tout comme le bassin servant au lavage des vêtements, n’ont pas été remis en état donnant un air de désolation à la fontaine où l’eau jaillissait de toutes parts, il y a quelques années seulement. Trois bassins réduits à l’office de réceptacles de divers déchets ne sont plus remplis alors qu’il suffit de reprendre le système de distribution qui y avait cours durant des siècles. Pendant ce temps, dans les champs habituellement verdoyants à cette période de l’année, l’herbe ne pousse plus au grand dam des agriculteurs. «Le sol est si dur qu’il est même difficile de creuser une potée pour planter un arbre», constate un paysan. Les éleveurs scrutent le ciel dans l’espoir de le voir s’assombrir et «donner» quelques gouttes d’eau tant désirées. Cette sécheresse annoncée ne manque pas d’avoir des répercussions sur les prix de l’aliment du bétail qui ne cesse de grimper. «Tant que le mois de janvier n’est pas passé nous avons toujours l’espoir de voir la situation s’améliorer», ajoute ce paysan.
A.O.T.
