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Les plaines d’Oughazi agressées

Les légendaires plaines d’Oughazi dans la commune de M’Chedallah, qui ont fait la joie des tous premiers colons français ayant débarqué dans la région, subissent de fortes agressions.

Ces dernières sont causées par les extensions effrénées des agglomérations qui entourent lesdites plaines, tel que Vou Aklane, la nouvelle-ville de M’Chedallah et aussi Raffour, que par les déversements sauvages de toutes sortes d’immondices et de déblais et débris provenant des nouvelles constructions, au point où certaines fermes qui ont été reconverties en EAC gérées en coopération par des anciens ouvriers intervenant sur ces fermes dénommées bien-vacants, sont devenues de véritables dépotoirs. C’est le cas, notamment de l’une de ces EAC cédées à cinq anciens ouvriers, située en périphérie Nord de Raffour, transformée en un véritable dépotoir où sont déversés, par chargements entiers, toutes sortes de déchets solides qui ont transformé ces surfaces hautement fertiles en vulgaires terrains vagues, qui s’élargissent de manière discontinue, sachant que ces déversements qui ont commencé depuis bientôt trois ans, selon les riverains venus à notre rencontre, ce mercredi, sont quotidiens et prennent d’impressionnants volumes au su et au vu de toutes les autorités. Nos interlocuteurs, qui ne décolèrent pas, affirment qu’en plus de ces déchets portent une grave atteinte, à l’environnement, au quartier mitoyen- l’un des plus populeux de Raffour- et à l’agriculture, sachant que ces surfaces massacrées sont non seulement à vocation céréalières, mais sont aussi composées de centaines de pieds d’olives qui, pour la plupart, sont centenaires et sont entourés de ces décombres. Ces dernières, dont la composante est hautement nocive, tels que le fer dont la rouille se transforme en poison non biodégradable, les débris de parpaing et d’ourdis à forte composante d’amiante de ciment qui véhicule des matières cancérigènes, des carreaux de plâtre et de plaques de chaux vive, ont des retombées catastrophiques sur la santé publique et l’environnement. Sur un autre volet, les mêmes citoyens affirment avoir saisi toutes les autorités par des rapports détaillés, auxquels ont été annexées des pétitions comportant des dizaines de signatures, où ils déclarent que ces terrains ont été transformés en véritables marchés de boissons alcoolisées et de drogue. Un fait que confirment les amoncellements de canettes vides en verre de toutes sortes de liqueurs alcoolisées, des cartons d’emballages de toutes les marques de vin et de bière, et d’autres amoncellements de mégots qui attestent la présence et la consommation de la drogue en ces lieux. En plus de toutes ces nuisances énumérées, les pauvres riverains évoquent, avec effroi, l’insécurité qui y règne dès la tombée de la nuit, et affirment vivre dans la terreur à cause de groupes de délinquants qui s’y retrouvent chaque soir. Maintenant, reste à savoir pourquoi les nombreux services étatiques directement concernés, tels que l’APC, les services de sécurité ceux de la santé et l’hygiène, et en particulier ceux de l’agriculture et les gérants de cette EAC, ferment les yeux contre ces inqualifiables agressions qui s’apparentent à un crime contre l’agriculture, l’environnement et la quiétude des malheureux résidents de ce quartier populeux. Il convient de rappeler que ces légendaires fermes d’Oughazi ont été incluses, jadis, du temps du colonialisme, dans ce qu’ils qualifient à l’époque à juste titre de «grenier de l’Europe», transformées par la force des choses et la bêtise humaine en foyers de pollution et en lieux de délinquances à cause de la désertion des services de l’état.

Oulaid Soualah

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