Le crédit à la consommation, un non-évènement

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À Tizi-Gheniff, aborder devant les citoyens le sujet sur le crédit à la consommation, en ce début de semaine et en ce premier jour de sa mise en application peut attirer sur vous non seulement des regards plus que dédaigneux mais voir plus graves. «Ce n’est pas possible qu’en 2016, avec toutes nos connaissances et notre instruction et voir même nos expériences de la vie, on vient encore, comme dans les années soixante ou soixante-dix, à nous embobiner avec leur matraquage médiatique alors que nous avons et nous savons bien que nos têtes sont sur nos épaules», nous répond avec rage ce retraité que nous avions imprudemment questionné sur ce sujet qui fait l’actualité. Ainsi, presque toutes les personnes interrogées ou qui sont venues à notre rencontre sont unanimes pour nous confier que ce crédit à la consommation n’est qu’une farce et un leurre avancé à ce moment précis de l’année, pour détourner l’attention des citoyens sur les vrais problèmes qu’ils doivent endurer et auxquels ils doivent faire face tout en étant désarmés. «Je ne vois pas comment je vais emprunter de l’argent pour permettre à d’autres de s’enrichir sur mon dos, alors que je n’arrive pas à payer les commerçants du village qui m’aident à subvenir aux premiers besoins de ma famille», nous confie cet ouvrier de l’APC qui ne perçoit guère que le SMIG. Aami Slimane, quant à lui, malgré un revenu moyen d’un cadre de la fonction publique, juge que cette opération peut convenir à certaines personnes mais non pas à une grande majorité. «Tout d’abord, cette opération de crédit à la consommation confiée aux banques alors qu’il n’en existe aucune à Tizi-Gheniff qui est un chef-lieu de daïra depuis plus de vingt cinq ans, est une vraie aberration en soi pour nous, citoyens de la localité qui devons nous rendre ailleurs pour avoir un crédit qui n’est pas une priorité. Secundo, avec toutes les augmentations qui nous attendent, sans citer les carburants et les transports qui ont pris le TGV à zéro heures du premier janvier, il faut se rendre à l’évidence que le Smicard de 2015 se retrouvera à la paie de janvier 2016 non pas avec quelques dinars en moins, mais avec la moitié de son misérable salaire, mais aura la patience d’attendre la promesse du ministre des Finances de recevoir un second salaire en compensation», nous déclare, avec amertume, notre interlocuteur. Par ailleurs, plusieurs citoyens venus à notre rencontre n’ont pas hésité à nous confier qu’ils avaient perdu tout espoir et toute confiance après le départ de l’ex ministre du Commerce, en l’occurrence M. Amara Benyounès du gouvernement. «Après le départ de M. Amara Benyounès du gouvernement et notamment de son poste de ministre du Commerce, vous voyez tout ce qui se passe avec le peuple laissé comme une proie aux loups», se lamentent nos interlocuteurs.

Essaid Mouas

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