Le ministre de la Culture veut une « sauvegarde optimale »

Partager

Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a plaidé, lundi, dans un entretien à l'APS, pour une "sauvegarde optimale" des sites archéologiques protégés par une intensification des fouilles et des opérations d'archéologie préventive ainsi que par l'exploitation économique des biens patrimoniaux.

Le ministre a insisté pour ce faire, sur «la mise à niveau technologique» des intervenants sur les sites protégés et pour que les périmètres sauvegardés ne soient plus une « entrave » à la réalisation des projets de développement économique et social dans les zones concernées. M. Mihoubi a annoncé à cet effet, une prochaine rencontre avec les responsables des offices et parcs culturels algériens afin de « définir les missions » de chacun, d’instaurer un suivi et un cahier des charges des opérations de fouilles et faire de ces offices des acteurs du développement local. Le ministre a également insisté sur «la mise en valeur de la recherche scientifique» dans le domaine du patrimoine, en utilisant les dernières technologies, afin d’apporter une «valeur scientifique ajoutée» à la valeur patrimoniale des sites, a-t-il dit.

Les opérations d’ «archéologie préventive» visant à sécuriser les vestiges avant une exploitation du site constitue, aux yeux du ministre, un autre domaine à promouvoir rapidement pour que la sauvegarde des vestiges ne soit plus à l’origine d’un ralentissement des chantiers de développement local. A une question sur le retard accusé dans les opérations de mise en valeur du monument funéraire du roi numide Massinissa (datant du IIe siècle Av. JC) et des vestiges de la ville antique de Tiddis, le ministre a expliqué que cette situation résultait d’une rupture de contrats à la suite d’un « désaccord » entre les bureaux d’études algériens et étrangers intervenant sur ces sites. Suspendues, ces opérations de réhabilitation avaient été inscrites en 2013 au programme de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels (Ogebc) en prévision de la manifestation « Constantine capitale de la culture arabe 2015 » qui prendra fin en avril prochain. A une question sur les retards accusés dans l’application effective du plan de sauvegarde de la Casbah d’Alger, Azzedine Mihoubi a expliqué que la situation nécessitait une « réadaptation » des cahiers des charges des entreprises au nouveau code d’attribution des marchés publics.

Quant à la réhabilitation de la vieille médina de Constantine, entamée en 2013 puis suspendue, Azzedine Mihoubi a assuré que la situation avait été débloquée récemment, après près de 8 mois d’arrêt des travaux. Interrogé sur l’exploitation du patrimoine immatériel classé à l’Unesco, le ministre de la Culture a indiqué que son département cherchait à trouver «une dimension économique et touristique» à des manifestations comme la Sbeiba de Djanet ou le Sbuâ du Gourara.

Pour cela, le ministère prévoit «des rencontres avec le département du tourisme et ses opérateurs» afin de fournir une « carte » des sites archéologiques, événements majeurs et festivals représentant un potentiel économique afin d’aller «au-delà du classement». Sur les priorités de son département dans le domaine du patrimoine, le ministre de la Culture a évoqué plusieurs sites historiques et archéologiques nécessitant des fouilles et un inventaire, à Oran, Souk Ahras ou encore Tebessa, outre la restauration de la Casbah d’Alger, la médina de Constantine et le tombeau numide de l’Imedghacen (Batna).

Interrogé sur la réorganisation des festivals pour l’année 2016, le ministre de la Culture s’est contenté de dire que cette réorganisation était le résultat d’une évaluation de la gestion de ces événements culturels, appuyée par l’Inspection générale des finances. L’apport de chaque festival au plan culturel ainsi que le degré de ressemblance entre les différents festivals entraient aussi dans cette évaluation. M. Mihoubi, évoquant l’investissement privé dans le secteur, un sujet qui lui tient à cœur, a indiqué que ce dossier nécessitait encore «une série de rencontres spécialisées» avec les acteurs de différents secteurs pour «mieux cerner les attentes et les besoins de chacun».

Partager