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Yennayer sera célébré en grande pompe

Comme à l’accoutumée, les préparatifs pour la célébration du nouvel an berbère, appelé communément Yennayer, vont bon train.

Yennayer qui coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien se prépare activement dans les quatre coins de la wilaya de Vgayet où des familles renouent bien volontiers avec les repas festifs. Plusieurs localités et villages s’affairent à accueillir le premier jour de l’année par une ribambelle de festivités, aussi riches que variés. En sommes, les festivités sont prévues pour ce week-end, car le nouvel an berbère sera demain mardi 12 janvier, une journée qui n’est pas encore reconnue comme fériée, ce qui repousse les activités préparées à l’occasion pour la fin de semaine. À Chemini, Souk-Oufella, Akfadou, Tibane, Tinebdar, Ouzellaguen, Sidi-aich… les associations culturelles et comités de villages redoublent d’efforts pour célébrer cette journée avec l’ensemble des villageois dans la joie et la gaité. Associations Horizons, Ibourayen, Assirem Umazigh, Bénévolat… autant de mouvements associatifs qui tiennent mordicus à ce que la journée de Yennayer ne passe inaperçue. «Dans la région de Kabylie, Yennayer est arrangé comme jour férié même s’il n’est pas reconnu comme tel par les autorités du pays. Yennayer qui demeure l’une des constantes culturelles partagées par tous les Algériens, est célébré avec toute l’importance qu’il se doit. C’est un jour spécial», nous explique un membre de l’association Assirem Umazigh. Au menu desdites festivités, des conférences, une exposition de robes kabyles, d’objets traditionnels, des toiles de peintures, desgalas artistiques… ainsi que le traditionnel repas de Yennayer. La veille de cette fête, le repas est frugal. Pour la préparation de «imensi n yennayer», le Kabyle utilise la viande de la bête sacrifiée (asfel), souvent de la volaille, mélangée parfois à la viande séchée (acedluh) pour agrémenter le couscous, élément fondamental de l’art culinaire berbère. Les différentes sortes de couscous, de crêpes, de bouillies, etc, et les légumes secs les agrémentant apparaissent. Les desserts servis seront les fruits secs (figues sèches, abricots secs, noix, etc.), de la récolte passée, amassés dans de grandes et grosses cruches en terre pourvues d’un nombril servant à retirer le contenu (ikufan). Ce plat traditionnel est aussi un repas de communion. Il se prend en famille. Dans chaque village, les chefs de famille sacrifient un coq pour l’occasion. Dans la région de Kabylie, acedluh est le plus en vue à cette occasion qui permet à de nombreuses familles de renouer avec les habitudes ancestrales. «Yennayer est une date symbolique qui nous permet de garder le cordon ombilical avec nos aïeux», nous dira un père de famille.

Partis politiques et HCA se joignent à la célébration

Galas artistiques, conférences sur l’histoire des amazighs et plus particulièrement sur cette date du premier jour de l’an amazigh et une kyrielle d’activités culturelles, seront au programme d’une série de commémoration organisée par l’ensemble des communes de la wilaya de Béjaïa, à l’occasion de Yennayer 2966 qui sera célébrée demain, mardi 12 janvier. C’est ainsi qu’Ouzellaguen, Ath Mellikeche, Amizour, Béjaïa, Aokas et Bordj Mira, entre autres, seront aussi au rendez-vous. Une manière de sensibiliser la population juvénile à l’histoire de leurs ancêtres. Saisissant cette occasion, plusieurs partis politiques ont programmé des conférences alors que le député du front de l’avenir a appelé au nom de son forum socialiste, à un rassemblement au niveau de la placette Saïd Mekbel pour demain à partir de 10 h 30. Une série de revendications accompagnera ce rassemblement. La plate-forme comporte la promulgation d’un décret présidentiel consacrant le premier jour de l’an amazigh, journée fériée, un autre consacrant le statut de chahid aux martyrs des événements de 1963, de moudjahid pour ceux ayant participé. Par ailleurs, le haut commissariat à l’amazighité a initié une série de caravanes qui prendront leur point de départ à partir d’Alger pour sillonner plusieurs wilayas du pays dont Béjaïa. Ces caravanes devront contribuer à l’effort de « sensibilisation » et à la « préparation à la généralisation progressive » du tamazight au reste des régions d’Algérie.

Bachir Djaider / A. Gana

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