Comme dans la plupart des localités de la Kabylie, les villages de la commune de M’Kira, dans sa partie haute, sont édifiés sur les mamelons des collines ou sur leurs pentes. A vue d’œil, ils ne sont qu’à un jet de pierres les uns des autres, mais pour s’y rendre en voiture, il faut faire tout un détour de plusieurs kilomètres pour aller d’un village à un autre alors qu’en prenant les chemins muletiers d’antan, la distance à parcourir n’est que de quelques centaines de mètres, d’autant plus qu’il n’y a qu’à dévaler une pente puis remonter à partir de l’oued celle qui se trouve en face. Ainsi il en va de ces deux villages séculaires de M’Kira, en l’occurrence Taramant et Mahnouche, qui se regardent depuis la nuit des temps comme des chiens de faïence, adossés chacun aux pentes de leurs deux collines respectives.
«Pour se rendre à Tighilt-Bougueni, chef lieu de commune, nous, habitants du village Taramant, -lequel était complètement isolé jusqu’à son premier désenclavement opéré en 1999-, devions descendre jusqu’au lit de l’oued pour gravir ensuite, le long du sentier muletier, toute cette pente du village Mahnouche pour parvenir jusqu’au CW107», nous confient les villageois tout en ajoutant qu’ils avaient enduré le calvaire lorsqu’ils devaient porter sur leurs maigres épaules toutes leurs commissions, notamment en hiver. C’est donc avec un plaisir immense qu’ils assistent, ces derniers jours, à l’avancée de cet engin des travaux publics qui, tout en suivant l’étroit sentier qui relie les deux villages, ouvre une piste assez large en enlevant parfois certains oliviers plus que centenaires ou plutôt ce qui reste de leurs ‘’squelettes’’ après avoir été ravagés par un incendie. «Cette piste, en plus de relier nos deux villages, constituera un vrai raccourci tant au CW107 qu’au au chef-lieu communal. Elle nous fera ainsi gagner beaucoup de temps, alors qu’auparavant, nous devions faire tout un détour par les villages Imlikchène et Bouaita», ajoutent nos interlocuteurs. Par ailleurs, les habitants de Taramant attendent également l’achèvement de l’autre piste déjà lancée, laquelle devait les relier à Mahnouche en passant par le village d’Iloulitène. «Pour la piste d’Iloulitène, il reste à réaliser un tronçon de trois cents (300) mètres environ pour atteindre Mahnouche et nous espérons recevoir une rallonge financière des pouvoirs publics pour son achèvement», espèrent nos interlocuteurs.
Essaid Mouas
