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Les jeux traditionnels ressuscités à Draâ El-Mizan…

En plus des traditionnelles expositions de robes kabyles, d'objets et des mets traditionnels (plats et gâteaux), cette fois-ci, les organisateurs de la maison de jeunes Arezki Mansouri et ceux de l'association Amgud, ont introduit une activité des plus originelles.

Il s’est agi d’un concours de deux jeux traditionnels ancestraux (Ilaqafen : on utilise de petits cailloux, et Dinoyau avec des noyaux). Ainsi, donc, le jour de l’an amazigh a été consacré tout d’abord à des expositions de robes kabyles, de la poterie et d’autres objets traditionnels abrités par la maison de jeunes. Vers, dix heures, des groupes d’enfants (environ une trentaine de deux enfants chacun) ont commencé devant un public venu nombreux suivre les premiers tours des deux jeux. Les qualifiés aux demi-finales ont été appelés à la place du café Merkès au centre-ville. Ainsi, là aussi, devant un public nombreux, et sous animation musicale, ces petits joueurs se sont affrontés sous les applaudissements nourris de l’assistance dans un climat des plus sereins. Pour Ilaqafen, la finale a mis aux prises Gourmit Sofiane à Benaissi Adam. C’est Gourmit Sofiane qui a remporté le prix. Lors du deuxième jeu dans lequel se sont affrontés Chergui Abdeslam et Tellache Abdelkader. Le prix est revenu à Chergui Abdeslam. Il faut souligner que l’âge de ces enfants est situé entre 12 et 14 ans. En tout cas, ces deux jeux ont plu à l’assistance à tel point que même des personnes âgées, nostalgie oblige, ont voulu aussi participer à cette compétition. Transition faite dans l’après-midi avec la conférence animée par Brahim Benarbia, sociologue et journaliste, au tour de « La transmission des jeux par les traditions ». Le conférencier développera d’abord la portée des jeux traditionnels. «Le jeu a une valeur sociale et morale dans la société», dira-t-il. «C’est à cause de la pauvreté que des personnes ont eu l’idée d’inventer des jeux. D’abord, c’est une façon de s’occuper. Et puis aussi, c’est pour une distraction quand on sait que dans les anciens temps, la technologie n’était pas aussi développée», enchaînera-t-il. L’invité d’Amagud a su, d’autre part, démontrer que pour chaque jeu, il y avait quand même des récompenses comme c’est le cas, aujourd’hui, où les vainqueurs reçoivent des prix et des cadeaux. Il donnera un exemple de récompense comme lorsque le vainqueur est porté sur le dos du vaincu. Au terme de sa conférence, avant d’ouvrir un débat autour des jeux de société il appellera les associations, les directions de la culture de faire un listing de ces jeux et de les réintroduire dans la société sous une forme plus moderne. Le débat a été riche parce que la plupart des intervenants ont intervenu pour citer et parler du jeu qu’ils avaient pratiqué dans leur enfance. En tout cas, finalement, cette activité ludique à laquelle les organisateurs ont pensé ont eu un impact positif dans l’espoir que l’année prochaine leur nombre sera revu à la hausse.

Amar Ouramdane

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