Invités pour animer une conférence sur la journée de Yennayer à la fois dans le CEM de la commune d’Aït Khellili, dans la daïra de Mekla, et au niveau du CEM de Taqa N’Ath Ahmed, dans la daïra de Aïn El-Hammam, Arkoub Abdellah, inspecteur de langue amazighe, et A. S. Hamid, poète-écrivain, furent agréablement surpris par l’engouement apporté tant par les élèves des deux CEM, que par le personnel des deux établissements et les parents d’élèves afin de donner un lustre certain à cette journée emblématique du peuple berbère. Le savoir faire des apprenants, leur touche de génie, a fait réagir M. Arkoub Abdellah qui dira en la circonstance : «Il suffit de faire confiance à nos enfants, leur donner les moyens, canaliser leur énergie et le résultat est là surprenant, réjouissant et surtout valorisant les capacités artistiques, culturelle de cette jeunesse qui ne demande qu’a affirmer et exister». Il faut le dire, la communion entre le personnel éducatif des deux CEM et les enfants était visible et coulait de source. «Quand la communication est là quand la volonté est présente, avec peu de moyen, on peut réaliser beaucoup de choses. On sent le désir de bien faire et la volonté de progresser chez ces élèves. Il suffit de les responsabiliser pour que tout marche comme sur des roulettes. Je pense que c’est là un bel exemple d’un travail pédagogique prometteur que l’ont doit saluer et encourager afin de former nos hommes et femmes de demain sous de bons auspices», nous dira, pour sa part, Hamid A. S. En effet, le programme concocté était à la hauteur de l’événement. Les élèves des deux CEM n’ont pas lésiné sur les efforts et les moyens pour célébrer d’une manière magistrale cette journée de Yennayer, prélude de la nouvelle année amazighe et qui coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien. En effet, dans la salle des expositions du CEM d’Aït Khellili, les robes kabyles magnifiquement cousues se disputaient la place avec les plats traditionnels préparés avec amour, comme le fameux «seksou m seb3a isufar», «aghrum aquran», «aghrum aquran s tazzart», «lemsmem», «lexfaf» et autres spécialités culinaires de la région. «Tout ce que vous voyez exposé ici, que ce soit les tableaux, les robes ou les plats, est l’œuvre de nos apprenants», dira avec fierté le directeur de l’établissement. Guidés par ce dernier et les deux enseignantes de la langue amazighe qui encadraient la manifestation, nous pûmes, ainsi, visiter l’école qui est un petit bijou architecturel et une prouesse en matière d’aménagement de l’espace et un model d’organisation. Chaque palier est dédié à un pan particulier du savoir via des tableaux, des affichages et des citations. Chaque volet des sciences et du savoir est mis en valeur, que ce soit l’histoire, la culture, la science ou l’écologie. Le must et la palma reviennent évidement à ces peintures exécutées avec brio par les élèves du CEM eux-mêmes. Avides de tout connaître et de tout savoir sur leur culture, les élèves du CEM, entourés de leurs enseignants, ont suivi dans un silence religieux les deux conférences données pour la circonstance par MM. Arkoub Abdellah et Hamid A.S. Le même décor est implanté à quelques kilomètre de là puisque les élèves du CEM de Taqa N’Ath Ahmed, de la daïra de Aïn El-Hammam ont tenu, eux aussi, à célébrer cette fête si chère aux cœurs des Kabyles au sein même de leur établissement avec la complicité du directeur, des enseignants et des parents d’élèves fort nombreux pour la circonstance. La conférence assurée également par M. Arkoub Abdellah et qui portait sur les origines de Yennayer et la manière dont cette journée est fêtée un peu partout à travers le pays, ainsi que la conférence donnée par Hamid A. S sous le thème «Yennayer ou le mythe fondateur», fut le clou de cette journée inoubliable passée dans le voisinage du Cheikh Mohand Oulhoucine comme elle fut aussi une opportunité pour rendre un vibrant hommage au leader légendaire de la région, le grand militant Hocine Aït Ahmed.
A. S. Amazigh