Aït Sellan, dans la commune d’Akbil, fait partie des rares villages qui ont célébré la fête du premier jour de l’an amazigh 2966, coïncidant avec le mardi 12 janvier, en cours. Le club sportif amateur local, de création récente, n’a pas raté cette occasion pour répondre aux attentes de la jeunesse de la région assoiffée de manifestations sportives et culturelles. Ainsi, parallèlement aux exhibitions des sports de combats qui se sont accaparés une bonne place dans le programme de la journée, deux conférences sur le thème du jour étaient à l’affiche des activités prévues à l’école primaire d’Aït Sellan qui a connu, en la circonstance, une animation particulière. Monsieur M’Hanna Boudinar, inspecteur en thamazight, a été invité à animer une première conférence sous le thème «yennayer : historique et importance coutumière» au cours de laquelle, il a traité de la lutte militante et de l’enseignement de la langue amazighe. L’orateur n’a, par ailleurs, pas été avare en informations sur le sujet du jour, et en recommandations pour la préservation de la langue ancestrale. Monsieur Boudinar n’a pas manqué de mettre en valeur le rôle de la femme et des personnes âgées dans la sauvegarde de ce prestigieux patrimoine. Le second invité des Aït Sellan, monsieur Naït Chabane Takfarinas, professeur en thamazight à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, succèdera à Boudinar dans une autre communication durant laquelle, il entretiendra l’auditoire sur la genèse de yennayer et le calendrier agraire, plusieurs fois millénaire, dont il rappellera également les volets historiques et sociologiques, depuis l’intronisation de Chachnaq à la royauté en Egypte, n’oubliant pas de faire allusion, au passage, à la riche épopée des rois amazighes. Les festivités, entamées à partir de dix heures, ont été clôturées par une exhibition de sports de combat (aikido) qui a duré près d’une heure avant que les hôtes du village ne soient invités à partager le couscous et les sucreries préparés pour la fête. Abdelaziz, un conseiller pédagogique en retraite, ne tarit pas d’éloges «pour ces jeunes qui méritent nos encouragements pour tout ce qu’ils font pour animer la région d’une très belle manière». S’adressant à nous, il nous demandera de «les encourager, nous aussi, en rapportant leurs activités». Disons leur bravo.
A.O.T.
