Jusque-là, la plus importante célébration du nouvel an berbère se déroulait, chaque année, au village Khelindja mais pour ce Yennayer 2966, c’est le village voisin «Ivarahène » qui a pris le relais, vendredi passé, en concoctant un programme riche et varié qui a fait la joie de toutes les personnes présentes, notamment des petites filles et petits garçons qui ont revêtu leurs plus beaux habits.
En effet, malgré que les BMS de ces derniers jours ne cessaient de prévoir des pluies importantes durant l’après-midi du vendredi passé le comité qui avait pour mission l’organisation de cette importante fête voulait faire durer l’ambiance jusqu’à une heure tardive de la soirée. «C’est vrai que nous avions voulu que la fête dure mais elle fut interrompue par les trombes d’eau qui sont tombées à partir de quinze heures», nous déclare un membre dudit comité qui n’hésitera pas tout de même à reconnaître que c’était de bonne augure pour une prochaine année agraire, prometteuse alors que l’apparition de l’arc en ciel «Anzar», dans le paysage, face au village, a été apprécié comme un feu d’artifice. Au demeurant, les festivités qui avaient débuté tôt dans la matinée, avec une assez importante exposition d’ouvrages traitant de la langue berbère, des coupures de divers journaux et magazines mais également des outils agraires anciens utilisés par les familles du village, alors que la partie réservée aux travaux de la laine, comme les tapis, les burnous ou les ceintures en laine se côtoient aux côtés des robes kabyles avec leurs différentes variantes et styles. «Le travail de la laine notamment était une grande spécialité de notre village qui continue à se perpétuer avec nos jeunes filles qui ont pris la relève grâce à leurs mères et grands-mères qui leur ont transmis le tissage du burnous ou celui des tapis», nous confie un villageois alors que pour la production d’huile dont la campagne oléicole touche à sa fin. Ainsi, durant cette matinée du vendredi passé les enfants s’étaient donnés à cœur joie en se faufilant partout et en bousculant, dans leurs courses, les nombreux invités surtout en essayant de prendre part à tous les jeux et concours organisés à leur intention, pour y gagner quelques sucreries ou friandises tandis que la sonorisation ne cessait d’emplir d’une belle musique et de belles chansons tout le village et bien au delà. C’est ainsi qu’à la mi-journée, tout le monde fut invité au déjeuner, en plein air, composé bien évidemment d’un succulent couscous roulé à la main par les femmes du village pour cette grande occasion. Bien après la prière du vendredi, alors que certains artistes, à l’exemple du chanteur Ali Belhout «Quesrayène» et une troupe théâtrale se préparaient à donner la réplique en entamant leurs répétitions, de fines gouttelettes de pluie commencèrent à tomber puis des averses survinrent, obligeant tous les présents à se mettre à l’abri ou à regagner leurs voitures pour repartir.
Essaid Mouas