Qui est derrière la fausse immolation à Alger ?

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Quatre frères agriculteurs de Bouira avaient “tenté de s’immoler par le feu” à Alger, avions-nous écrit dans notre livraison de samedi dernier. Faute de n’avoir pas pu joindre la direction de l’agriculture, le week-end, nous avions retenu au conditionnel les seules explications de la mère des agriculteurs. Pour rappel, cette dernière justifiait le geste de ses enfants par une injustice dont ils feraient l’objet à Bouira selon elle. Nous apprendrons par la suite que, d’abord, les agriculteurs – exploitants d’une EAC (exploitation agricole collective) à El Hachimia, dans la daïra de Aïn El Hadjer – n’avaient pas tenté de s’immoler. Ce qui est néanmoins sûr, c’est qu’ils s’étaient rendus au siège national de la Mutualité agricole avec un jerrican d’essence et un drapeau afin d’attirer l’attention des responsables d’Alger. Avaient-ils l’intention de mettre le feu au siège de la CNMA ? Leur arrestation et mise sous mandat de dépôt laisse tout au moins le supposer. Quoi qu’il en soit, les responsables de la direction de l’agriculture de Bouira, messieurs Makkouche et Morsli en l’occurrence, infirmeront ce qui a été déclaré par la parente et rapporté par la presse. Ils nous expliqueront que, déjà et avant de se rendre à Alger, les agriculteurs s’étaient rendus à la DSA pour protester bruyamment et réclamer un tracteur qui leur a été refusé par le comité de wilaya chargé d’attribuer 50 tracteurs à… 300 demandeurs. Ce refus, continuent nos interlocuteurs, a été justifié par nombres de critères auxquels ne répondent pas les protestataires. Parmi ces critères nous retenons l’exigence d’une superficie exploitable de pas moins de 15 hectares alors qu’ils n’exploitent que 4 hectares, mais le critère le plus déterminant est celui de l’insolvabilité. Or, apprend-on, les demandeurs de l’engin agricole sont redevables à la Mutualité régionale et à la BADR. Des indiscrétions laissent entendre que l’action disproportionnée des agriculteurs d’El Hachimia serait orchestrée par des manipulateurs tapis dans l’ombre. A travers cette histoire de tracteur et des frères agriculteurs, ces derniers cibleraient le conseil d’administration de la Mutualité agricole. Ceci est d’autant plus vraisemblable quand on sait que le jour même de l’action, on procédait à l’élection du conseil national d’administration de la Mutualité.

T. O. A.

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