Le temps passe vite! Cela fait une année déjà depuis que le journaliste et chroniqueur de talent, Abdelkrim Djaâd, nous a quittés un certain 18 janvier 2015, suite à une longue maladie, à l'âge de 65 ans.
L’auteur du roman « Le Fourgon », qui est, en fait, un hommage poignant pour le défunt journaliste et billettiste incommensurable, Saïd Mekbel, a été inhumé en son village natal, Ighil Ali (Béjaïa), le 21 janvier de la même année, en présence de ses anciens collègues et d’un panel de personnalités, entre autres. La sépulture du journaliste, l’un des meilleurs que le pays ait enfanté se trouve au cimetière d’Ath Ali Ouyahia, au quartier populaire d’Ath Moussa, à Ighil Ali. Ce village que Abdelkrim chérissait tant, en ne ratant pas l’occasion, lorsqu’elle se présentait, de s’y rendre, et ce, pour mieux se ressourcer auprès des siens. Ighil Ali inspire beaucoup, avec ses vieilles ruelles et ses maisons traditionnelles. Il est aussi le pays des grands noms de la littérature Algérienne d’expression française. Les écrivains et poètes, Jean et Taos Amrouche, ainsi que Malek Ouary, constituent avec Abdelkrim Djaâd la fierté des habitants de ce grand village d’Ighil Ali. Ainsi donc, Djaâd, cette plume qui nous a gavés le long de son parcours journalistique époustouflant, d’écrits et surtout de chroniques mémorables, avec son style qui lui est propre, caractérisé par la perspicacité la lucidité et l’objectivité est entré dans le « panthéon » des journalistes qui ont inscrit leurs noms en lettre d’or, à l’instar de Saïd Mekbel, Tahar Djaout et bien d’autres. Ce dernier était l’alter ego de Abdelkrim Djaâd, car ensemble, ils ont crée, en janvier 1993, l’hebdomadaire Ruptures, mais l’aventure n’a malheureusement pas duré puisque Tahar Djaout sera assassiné quelques mois plus tard. Mais avant cela, Abdelkrim était déjà rédacteur en chef d’Algérie Actualité durant les années 1980. En 2004, il a voulu relancer ce « défunt » hebdomadaire, avec une nouvelle appellation: Le nouvel Algérie Actualité comme pour lui donner une seconde âme, mais les difficultés et les obstacles ont fait que ce périodique ne voit jamais le jour. Une frustration pour Djaâd ! Cela n’a pas, pour autant, entamé la volonté de ce journaliste, qui a collaboré en tant que chroniqueur dans plusieurs quotidiens dont La Dépêche de Kabylie, dans la très attendue « La chronique du jeudi », avant d’attirer au quotidien l’Expression où il signera ses dernières chroniques. Dans la foulée, il était, également, propriétaire d’une agence de communication. Sa passion pour la littérature a fait de lui, non seulement un journaliste pétri de talents, maîtrisant parfaitement la langue de Molière, dont il apprit les premières règles de grammaire à l’école de Jean Amrouche, à Ighil Ali, mais, également, un romancier confirmé. En effet, maniant ce « butin de guerre » à l’excellence, Abdelkrim Djaâd nous a gratifiés de deux romans, même si cela est trop peu, mais leur pertinence est indiscutable. Le premier roman qu’il a signé en 1989 s’intitulait « La mémoire des oiseaux ». En 2003, il remet ça, en publiant un autre roman: « Le fourgon », qui était un hommage à Saïd Mekbel, son complice et collègue assassiné par les intégristes, en décembre 1994.
Syphax Y