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Encore des routes coupées

Décidément dans la wilaya de Béjaïa les actions extrêmes comme, entre autres, les blocages de routes, les fermetures d’APC sont devenues le seul moyen d’expression des citoyens. Dans la matinée d’hier, des habitants d’Aït Mlikech, pour protester contre l’augmentation du ticket de transport entre leur commune et le chef-lieu de daïra de Tazmalt, qui passe en un rien de temps de 25 à 35 DA, n’ont pas trouvé mieux que de bloquer la route de Tazmalt aux transporteurs et autres automobilistes bien sûr. Ils ont peut être raison de riposter, ainsi les transporteurs qui prétextent l’augmentation du carburant majorent de manière incontrôlée et intempestive le prix de leur ticket, mais les simples usagers de la route n’y sont pour rien, et parmi eux, il y en a beaucoup qui ne sont pas là pour faire du tourisme : il y en a qui évacuent des malades à l’hôpital, qui se déplacent pour des rendez-vous d’affaires importants, qui se rendent à l’aéroport d’Alger ou de Béjaïa pour s’envoler à l’étranger. Les protestataires ont-ils tenu compte de tous ces cas ? À Takaâts, dans la commune de Seddouk, des habitants, pour réclamer leur part du développement, c’est-à-dire avoir des routes sans nids de poules, avoir un éclairage public qui leur permette de sortir la nuit en toute sécurité une couverture sanitaire efficiente, de l’eau pour assurer un minimum d’hygiène à leurs familles et du gaz de ville pour un confort dans leurs foyers, ont décidé de frapper fort en procédant, dans la matinée d’hier, à la fermeture de leur APC. Cette décision extrême est sans doute prise suite à la non-tenue des promesses données par les responsables concernés. Là aussi, il semble que personne parmi les frondeurs ne semble avoir eu une pensée pour ceux qui se sont déplacés de loin pour des papiers administratifs et doivent repartir bredouille là d’où ils sont venus. Les observateurs se demandent quand est-ce qu’enfin il y aura un vrai dialogue entre les citoyens et les autorités qui les administrent. À Merdj-Ouamane, dans la commune d’Amizour, des habitants qui ont, pour réclamer l’amélioration de leur cadre de vie, procédé la semaine dernière, à la fermeture de la RN75 qui relie Béjaïa à Sétif en desservant un grand nombre de communes situées entre les deux wilayas et qui ne l’ont rouverte qu’après avoir été reçus par le wali de Béjaïa, ont décidé de bloquer à nouveau cette même RN75 à la hauteur du lieu dit Taslent. Il va sans dire que la fermeture d’un axe aussi important que la RN75 crée une pagaille indescriptible dans les deux sens de la circulation automobile. Si au moins dans ces cas de figure les initiateurs de ce genre d’actions prenaient la peine, par les moyens d’affichage et autres, d’informer les usagers de leurs intentions de fermer une APC ou une route pour leur éviter de mauvaises surprises.

B. Mouhoub

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