Les vétérinaires se font rares

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La subdivision de l’agriculture de M’Chedallah se plaint d’un sensible manque de vétérinaires. Ceux-ci se résument à l’heure actuelle à deux praticiens pour une couverture sanitaire de pas moins de quatre communes en totalité à vocation agro-pastorale.

En parallèle, ces deux vétérinaires assument une lourde responsabilité en étant obligés de suivre le programme qui figure dans leur plan de charge, et ce, dans divers domaines. Ledit programme se présente comme suit : le dépistage sanguin de la tuberculose (opération obligatoire) durant la période allant du mois d’octobre au mois de mars, soit durant toute la saison hivernale ; l’identification du cheptel ovin, bovin et caprin de manière continue et régulière à laquelle se greffe le suivi du cheptel avicole, apicole et bovin laitier ; les campagnes de vaccination annuelle ; l’identification sanitaire et recensement des éleveurs laitiers et la mensuration pour la sélection de génisses laitières. Sur un autre volet, les deux vétérinaires sont appelés à donner leurs avis concernant tout nouveau permis de construire d’étables pour cheptels en zone rurale,- étant membres de la commission d’hygiène-. Le service assure aussi l’ensemble des opérations du programme du FNRDA, le choix de terrain pour les futurs ruchers et le recensement des bâtiments d’élevage et du cheptel de manière continue. Ces mêmes membres de la commission d’hygiène et de lutte contre la fraude du produit animal mènent également des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation des MTH et zoonoses. Ils font la régularisation des bâtiments (bergeries, poulaillers), le prélèvement des surfaces et vides sanitaires (aviculture), et mettent en place le cheptel. Un programme aussi long que large, en plus de la saisie bureautique qu’ils font eux même en l’absence d’agents de bureaux et secrétaires. Les vétérinaires sont appelés aussi à une vigilance sans failles, car ils assurent les déclarations obligatoires et le suivi des foyers d’épidémies animales durant une année complète. En parallèle à l’orientation des éleveurs en contact direct avec des bêtes suspectées de porter des maladies endémiques auprès des services de la prévention. La dernière activité se résume à l’inspection des abattoirs au nombre de sept durant les week-ends. Il est à noter que la campagne annuelle de vaccination animale assurée par les services agricoles, n’a pas été effectuée l’année passée par manque d’effectif, sachant que le troisième vétérinaire rappelé à la direction de cette institution depuis plusieurs mois, n’a pas encore été remplacé à ce jour. Rappelons, par ailleurs, que la circonscription de la subdivision agricole de M’Chedallah s’étale sur quatre communes à savoir, M’Chedallah, Saharidj, Chorfa et Aghbalou. Et exception faite de la commune de Chorfa, aucune autre des trois communes ne dispose d’un vétérinaire.

L’infrastructure vétuste et exigüe

Les agressions climatiques ajoutées au manque d’entretien et l’ancienneté ont sérieusement fragilisé le siège de cette institution de l’agriculture sise à la nouvelle ville. En effet, d’importantes infiltrations des eaux pluviales se produisent, chaque hiver, à travers l’étanchéité usée et les murs porteurs fissurés et lézardées dans tout les sens. Cela en plus d’un inquiétant phénomène de remontée des eaux des fondations qui s’infiltrent à travers les carreaux du carrelage. La totalité des bureaux ont été inondés et transformés en piscine comme en témoignent les traces sur les murs intérieurs dangereusement fragilisés. Des inondations accompagnées par un non moins inquiétant affaissement de la bâtisse. Un ensemble de facteurs qui l’ont dangereusement ébranlée et fragilisée laissant supposer que l’érosion a provoqué une poche vide sous la bâtisse qui menace carrément ruine. La construction affiche, en parallèle, des façades craquelées, un plafond délabré et la boiserie «mangée» par l’humidité et les termites. À cela s’ajoute un lugubre décor de moisissures et les couches de peinture qui se détachent, dont des lambeaux pendent lamentablement aux murs et aux plafonds. Ce qui achève de donner un visage peu honorable, indigne d’une institution étatique, alors qu’en face et de chaque côté sont érigés de véritables châteaux relevant du secteur étatique à l’image du palais des finances, du siège du service du commerce et celui de l’hydraulique, pour ne citer que les plus récents qui flambent neufs et brillent de mille feux. Une choquante contradiction dans une région à vocation agricole, d’autant plus que la totalité de ces sièges administratifs ont été érigés en plein cœur des légendaires plaines d’Oughazi. Ce siège de l’agriculture fait piètre figure à l’intérieur même de son propre élément. Rappelons que cette bâtisse a été réalisée durant les débuts des années 80 pour servir de cabinet aux vétérinaires rattachés au secteur de l’agriculture. Elle est composée de 04 pièces exigües de 4x4m, réaménagées en bureaux où sont casés, pêle-mêle, les 22 fonctionnaires de cette subdivision, l’un des organismes des plus stratégiques dans cette région à 90% à vocation agropastorale. Des employés qui travaillent dans un environnement insalubre, jusqu’aux équipements des bureaux qui affichent la même usure, car ils n’ont pas été renouvelés depuis la mise en service de cette instruction dont les compétences territoriales s’étendent sur quatre communes sur les six que compte la daïra de M’Chedallah, exception faite des communes d’Ahnif et Ath Mansour. À elles seules, les deux communes de haute montagne Saharidj et Aghbalou abritent les plus importants cheptels et parcours de pâturages traditionnels et collectifs. Un lamentable cadre de travail qui influe sensiblement et négativement sur l’état d’esprit des employés et par ricochet sur leur rendement. L’adage «le maçon mal logé» s’adapte parfaitement à cette subdivision de l’agriculture qui tombe en ruines au milieu des terrains de la vallée du Sahel les plus fertiles de toute la région.

Oulaid Soualah

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