«Hamid la science» est de retour, après 26 ans, plus de 26 milliards de secondes, de récréation à Londres. La Besace, lui, est aux anges : il trouve matière à rembourrer son dictaphone 4G. Seulement, il ne connaît pas vraiment l’ancien Premier ministre du kiwi et de la banane. Il en a vaguement entendu parler. Mais il se rattrape vite grâce à l’aide de son ami de toujours, sidna google.
Très loin de taddart, un clone de notre Lbachir régional prévient la «oumma» d’un danger imminent. Il avertit : «après les fous de Dieu, place… aux démons des ruines !». Dans un premier temps, avant de plonger son nez dans la littérature neurasthénique en question, Da Militant a tout de suite songé à daesh qui aurait réussi à tromper la vigilance des gardes-frontière du côté de la Libye. Da Militant avait tout faux.
«Les démons des ruines» ce sont, en fait, ces militants berbéristes, ces militants de la paix… c’est Mouloud Mammeri Azul, monsieur, Vous ne me connaissez pas et vous ne pouvez pas me connaître parce que vous, vous vivez dans votre bulle oxygénée grâce à la baraka de notre Sonatrach nationale. Vous, vous faites partie de ces intellectuels de salon qui théorisent sur des abstractions non induites par un cumul de faits prouvés, par l’observation et par l’expérience.
Moi, je ne suis pas une abstraction, une illusion d’optique ou une théorie de laboratoire. Je suis corps, sang et sueur. Je suis amazigh, kabyle et démocrate d’Algérie. Mon carburant n’est pas le démon. Mon carburant c’est ma langue et ma soif de liberté des libertés, y compris celle qui vous permettra de dire. En fait, je suis un ange ! Mais ça, vous ne le verriez jamais parce que vous n’êtes jamais venus dans mon village, parce que vous vous y plaisez dans votre bulle. Comme l’ensemble de taddart, je refuse le déni, je refuse l’injustice et je refuse, surtout, l’intégrisme.
Le vôtre, votre intégrisme, emballé dans un bon français (cette langue sans statut) s’enfonce le doigt dans l’œil. Il gagnerait à se convertir en amour. Mais pour cela, il faut que vous veniez à At Rgad. Vous écrivez «l’expérience nous a montré qu’il n’y a pas d’islam politique modéré il en va de même pour un berbérisme politique modéré». Je lis : le militant de la cause berbère est un terroriste potentiel. Mammeri, paix à son âme, en aurait été un ? Plus loin, vous confirmez : «nous le voyons, aujourd’hui, avec les excroissances du mouvement berbériste, le MAKabyle, le MAChaoui et leur équivalent Mozabite…»
Vous pouvez être d’accord ou pas avec le MAK et le MAC, mais il s’agit là d’une vision de l’organisation d’un Etat, d’une «opinion», d’une liberté assumée et formulée par des personnes d’abord engagées pour la liberté et la démocratie, alors qu’il n’était pas facile de crier : «djazayer houra, dimukratiya !».
La démence c’est leur diabolisation. Vous écrivez aussi : «dans leur entêtement à vouloir imprimer une identité exclusivement, amazighe aux Algériens, les berbéristes excluent des populations entières d’un héritage commun…. Ils doivent se rendre à l’évidence que l’Algérie a cessé d’être exclusivement amazighe, depuis que les premiers comptoirs phéniciens se sont établis, sur nos côtes. Depuis ce temps, beaucoup d’autres peuples sont venus enrichir notre compos». Là vous inversez la situation. Dites, vous êtes algérien ? Vous venez d’une autre planète, d’une autre dimension ? Qui exclut qui ? Qui imprime quoi ? Qui doit se rendre à l’évidence ?
T.O.A
t.ouldamar@yahoo.fr
PS/ Une innocence prénommée Lina, fille de notre ami et collègue Mohand Oumar, nous a quittés hier. Elle est accueillie, là haut par d’autres anges. Je partage le moment de tristesse avec le papa et la famille et les assure de ma compassion.
