Les appréhensions de l’association des consommateurs et des commerçants

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Le taux d’intérêt et la problématique de « Halal » risque d’empêcher la réussite du crédit à la consommation, selon l’association des consommateurs et celle des commerçants.

Le président de l’association de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (APOCE), Mustapha Zabdi, a affirmé hier, que le taux d’intérêt proposé par les banques ne va pas encourager les citoyens à aller vers cette procédure. «On a toujours appelé pour le retour du crédit à la consommation, mais ce n’est pas avec de telles modalités», a martelé M. Zebdi. Selon lui, il est «injuste» d’obliger les citoyens à payer des taux d’intérêt très élevés, alors que les opérateurs économiques ne le font pas. «On est contre cette politique de deux poids, deux mesures», a-t-il lancé. L’interlocuteur a tenu à souligner que son organisation a émis des réserves, également sur le taux d’intégration. «On aurait aimé que le taux d’intégration soit 40%, comme a déjà promis le gouvernement», a regretté M. Zebdi. En effet, ce dernier a appelé les banques à se ressaisir «pour satisfaire les besoins des consommateurs», a-t-il plaidé. Ces dires ont été soutenus, également, par le président de l’association nationale des commerçants, El Hadj Tahar Boulenour, qui a estimé que c’est illogique d’imposer des taux d’intérêt très élevés, alors que le crédit à la consommation est destiné à la classe moyenne. «Selon certains commerçants, il y a des citoyens qui ne paient pas à termes leur crédit, bien qu’il est sans intérêt. Alors, comment veut-on qu’ils le fassent avec de tels taux d’intérêt», s’est exclamé M. Boulenouar. D’autant plus, selon le même responsable, d’autres citoyens refusent catégoriquement cette opération, à cause de la problématique du «Halal». «Pour ces raisons là le crédit à la consommation ne pourra pas trouver l’écho souhaité chez les consommateurs», a conclu M. Boulenouar. Par ailleurs, il est utile de souligner que sont éligibles au crédit à la consommation les biens fabriqués par des entreprises exerçant une activité de production sur le territoire national et qui produisent ou assemblent en Algérie des biens destinés aux particuliers. Selon l’arrêté interministériel, les entreprises désirant adhérer à ce dispositif doivent se rapprocher d’une banque de leur choix pour l’accomplissement des formalités nécessaires au crédit à la consommation. La liste des biens éligibles est actualisée en tant que de besoin sur la base des demandes émanant des entreprises et validée par un comité interministériel (finances, industries et mines et commerce) qui sera institué à cet effet, a précisé la même source.

Samira Saïdj

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