La nouvelle Constitution adoptée

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Réuni en session extraordinaire, au Palais des Nations, le parlement (en ses deux chambres), sous la présidence de Bensalah, a adopté, hier, la loi portant révision constitutionnelle, à une majorité écrasante.

Le vote a eu lieu à main levée. Ils étaient au total 499 parlementaires à avoir voté pour le projet, deux contre et 16 se sont abstenus, selon le décompte établi par le président du Parlement. Il faut retenir également en termes de chiffres que la séance s’est déroulée en présence de 512 parlementaires, en plus de cinq procurations déléguées. Ce qui fait que le quorum requis, qui est de 388 présents, fut largement dépassé par rapport au nombre de 606 parlementaires que comptent les deux chambres convoquées pour la circonstance. La session a vu la présence du président de l’Assemblée populaire nationale, Mohamed-Larbi Ould Khelifa, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a fait lecture du projet, et des membres du Gouvernement ainsi que de hauts responsables de l’Etat. Lors de son intervention, Sellal a souligné que «la révision constitutionnelle intervient pour couronner les réformes politiques initiées par le chef de l’Etat». Il dira à ce propos que «le Président Bouteflika a choisi de conférer au projet de révision de la Constitution un caractère consensuel et une approche globale avec une large consultation sans aucune exclusion». Sellal a qualifié la journée d’hier de « jour historique » pour le pays. «Ce projet permettra d’immuniser le pays contre les bouleversements politiques et les menaces qui guettent sa sécurité nationale», dira-t-il encore avant de céder le tour aux autres intervenants, notamment les présidents des groupes parlementaires des partis FLN et RND, du tiers présidentiel, ainsi que des Indépendants qui se sont exprimés en faveur du projet de révision constitutionnelle. Pour leur part, le FFS, l’Alliance de l’Algérie verte et le Front de la justice et du développement ont opté comme il était déjà dans l’air, pour le boycott de la session. De son côté le Parti des travailleurs a fini, après quelques tergiversations, par prendre part à la session mais pas au vote toutefois. «On est là afin de préserver la pérennité de l’Etat et ses institutions», a indiqué sur place Louisa Hanoune qui précisera que le PT «respecte la légitimité du président de la République». Un peu confuse par ses récentes déclarations et la position adoptée, elle a néanmoins expliqué que la nouvelle Constitution «contient, certes, des points positifs, mais aussi des dispositions négatives». Et de nuancer en déclarant que l’adoption de la nouvelle Constitution «ne constitue pas une priorité pour notre parti ni même pour le peuple algérien», et en se disant «plutôt préoccupée par les incidences actuelles de la baisse drastique des prix des hydrocarbures». A signaler enfin le message adressé par Bouteflika aux parlementaires et lu par le président du parlement après le vote. Un message à travers lequel le Président a annoncé «la mise en place d’une cellule de suivi dont la mission sera de veiller à la concrétisation minutieuse et intégrale de ces dispositions et de m’en tenir régulièrement informé», a t-il indiqué. «L’édifice constitutionnel que nous nous sommes engagés à rénover ensemble, sous la dictée des exigences de notre société et des valeurs universelles, et auquel j’avais appelé à maintes reprises et à différentes occasions, doit être à la hauteur des ambitions de notre nation, une nation digne et sereine, fidèle à ses racines et ouverte à la modernité», a-t-il ajouté. Le Président a en outre salué «le sens élevé de responsabilité» des parlementaires toutes tendances politiques et tous courants idéologiques confondus, suite à l’adoption de la loi portant révision de la Constitution. Les contre et autres abstentionnistes n’ont pas été ignorés non plus par le Président qui a vu dans ces positions réfractaires une note positive pour illustrer « la jeune démocratie » du pays. «En effet, si un certain nombre de parlementaires ont voté contre le projet et si d’autres ont préféré s’abstenir, cela ne peut être que révélateur d’un parlement qui fonctionne au rythme d’une démocratie pluraliste, un parlement librement choisi par le peuple pour exprimer sa volonté et reflétant la diversité des courants d’idées et d’opinions qui animent notre société», a ajouté Bouteflika dans son message.

Synthèse de Djaffar C.

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