Assif Levaal est un long cours d’eau qui passe par les communes de Saharidj et de M’Chedallah.
Il prend naissance au lieu-dit Idhkhou, pas loin du sommet du Tamgout, pour se jeter 25 Km plus bas dans Assif N’Sahel au lieu-dit Achadhoukh à proximité de Raffour dans la commune de M’Chedallah, après une jonction à mi-chemin avec Assif Iwakouren à Thaghourfets Irumyen. Cet important cours d’eau était épargné par la pollution, et ce, du fait de traverser à partir de son point de départ, une région non habitée jusqu’à Saharidj sur 15 Km. Mais depuis deux ans, il a été transformé en un immense dépotoir sauvage par des citoyens de Saharidj qui y déversent toutes sortes de déchets ménagers, déblais provenant des fouilles des nouvelles habitations et débris de matériaux de construction, par chargement entiers, des deux côtés du pont d’Ighil Hamadh en profitant de l’existence d’une ancienne piste d’accès pratiquée pour l’extraction de sable et de pierres par des constructeurs du chef-lieu de la commune par le passé. L’endroit a été rapidement transformé en une immense décharge qui plonge dans le cours d’eau, après avoir enseveli le lit de ce oued qui ne tarie jamais même durant l’été. Il draine le long de son itinéraire, les eaux émanant des sources naturelles dont nous citerons les plus importantes, Tala Rana et Tala N Vouhrev du village Ivelvaren déserté depuis 1958, après avoir été rasé par l’armée coloniale en parallèle à des dizaines d’autres points d’eau qui jaillissent du flanc Sud de Tamgout, en plus des fontes des neiges à longueur de la saison printanière. L’eau de Assif Levaal a été utilisée par nos ancêtres pour faire tourner les turbines (meules en pierre) des nombreux moulins réalisés le long de ses berges, tels que celui d’Assif Ichirane et d’Avaali dont les ruines sont encore visibles, en plus des innombrables vergers de maraîchers et d’arboriculture, notamment des oliveraies et des figueraies irrigués. Il est à noter aussi que ce cours d’eau, qui traverse des terrains forestiers, dont des alignements de lauriers roses qui embellissent ses deux berges sur plus de 10 Km, sert d’abreuvoir naturel le long de ses 25 kms aux cheptels des communes de Saharidj et de M’Chedallah et aux autres animaux sauvages. Un cours d’eau qui perd de ses qualités à cause de la bêtise humaine et du laxisme des autorités locales qui laissent faire alors qu’il suffit de fermer cette voie d’accès pour empêcher ces énergumènes sans scrupules, démunies de toute forme de civisme, de déverser leurs saletés et en faire un point noir qui nécessite une prise en charge rapide pour mettre un terme à cette catastrophe écologique. Cette dernière prend de l’ampleur progressivement en fonction des nouveaux arrivages quotidiens des chargements d’ordures ménagères. Abordé à ce sujet, un membre de l’exécutif de l’APC de Saharidj a pointé du doigt les propriétaires de terrains traversés par ce cours d’eau qui encouragent ces déversements anarchiques effrénés de déchets ménagers pour combler les berges et obtenir des plates formes. Notons, pour rappel, que le point de rencontre entre Assif Levaal et Assif Iwakouren, Thaghourfets Irumyen, est une cavité géante formée naturellement en retenue collinaire prise en sandwich entre deux hautes collines d’achayvou, et à laquelle ne manquait qu’une simple digue pour emmagasiner les deux importants débits de ces cours d’eau provenant des dizaines de sources vives et des fontes de neige des flancs Sud de Lala Khadîdja, ajouté à l’une des plus importantes pluviométries qui pourront servir à l’irrigation d’importantes surfaces de terrains agricoles qui s’étendent sur des centaines d’hectares entre Azaghar d’Ighil Hamadh, relevant de la commune de Saharidj, Zouzamen et Aharrach dans celle de M’Chedallah. Les études techniques effectuées par des commissions de wilaya dont des ingénieurs tchèques, en 1982 et en 1991, se sont avérées concluantes. Malheureusement, le dossier croupit à ce jour dans les tiroirs et semble être relégué aux oubliettes. À l’heure actuelle, le pont en question est sérieusement menacé du fait de l’obstruction du cours d’eau dont le courant est dévié par les déblais directement sur une partie de son socle. À la première averse, les crues de ce oued l’emporteraient sans aucun doute, à moins d’une urgente opération de drainage pour dégager le lit du ravin.
Oulaid Soualah

